Vox – Christina Dalcher.

Coucou les paupiettes !

Je vous propose aujourd’hui de découvrir un roman qui a fait parler de lui bien avant sa sortie (grâce notamment à un booktrailer très intrigant). Dans la lignée de La Servante Écarlate, Vox est une dystopie questionnant la place des femmes dans la société. Le roman a été écrit par Christina Dalcher, docteure en linguistique, et a été publié aux éditions NiL le 7 mars 2019. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre !

Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…

couv75398365

Aussitôt reçu, aussitôt lu ! Je n’ai fait qu’une bouchée de ce roman que j’attendais avec impatience. Je n’ai pas été déçue et je peux vous dire dès à présent que c’est un coup de cœur.

J’ai très rapidement été happée par la plume de Christina Dalcher. Elle réussit à nous captiver dès les premières pages, à nous révolter aussi et, à partir d’un certain point, il est juste impossible de refermer le livre sans l’avoir fini. Son écriture est fluide, simple et très efficace, percutante. Vox ne vous laissera pas indemne.

Vox est un roman effrayant de par son réalisme. Nous sommes aux États-Unis d’Amérique, à une époque pas si éloignée de la nôtre. Il n’y a jamais d’année, de date clairement énoncée mais il y a de nombreuses références, de nombreux clins d’œil au régime Donald Trump. Un nouveau président dirige le pays, lui-même manipulé par un homme qui dirige un mouvement que l’on pourrait qualifier de sectaire, le Mouvement Pur. Qu’est-ce que le Mouvement Pur mes amis ? Et bien c’est un groupe de personnes qui prône un retour aux valeurs dites « familiales ». Un retour au patriarcat pur et dur. La place de la femme est à la maison, à s’occuper de ses enfants et de son foyer. Le Mouvement prend de plus en plus d’importance et prend le contrôle de l’état. Les filles et les garçons sont séparés à l’école, les filles apprenant des choses comme le calcul (pour gérer le budget et faire les courses, n’est-ce pas), la couture, etc. Elles n’ont plus le droit de lire, plus le droit d’écrire. Tout est mis sous clé. Les femmes n’ont plus le droit de travailler. Et du jour au lendemain, on leur impose un joli bracelet, peu importe leur âge. Un compte-mots. Elles n’ont le droit de prononcer que cent mots dans la journée. Si elles dépassent ce quota, elles se prennent une décharge. Au moindre écart de conduite, elles sont humiliées sur la place publique et envoyées dans des camps. L’homosexualité est désormais condamnée également. Bref, un pays où il fait bon vivre ! L’héroïne, Jean, voit une occasion de bousculer les choses lorsque le frère du président a un accident qui affecte son cerveau. Il souffre d’aphasie et Jean travaillait autrefois sur une cure. D’abord hésitante, elle finit par saisir l’opportunité et, à partir de là, les rebondissements sont nombreux, le rythme s’accélère. Ce roman est vraiment prenant.

Christina Dalcher dresse un portrait brutal de la société. C’est inquiétant de voir à quelle vitesse les choses ont changé, de voir à quel point les humains sont influençables. On a l’impression que c’est inimaginable à notre époque, que les gens ne se laisseraient pas faire.. et pourtant. Ce roman est une prise de conscience, il met en avant le fait que la lutte n’est pas terminée, ne le sera peut-être jamais. Il est important de se battre pour nos droits, pour que le gouvernement respecte nos libertés individuelles (que nous soyons une femme ou un homme) et notamment la liberté d’expression. A mes yeux, Vox est un roman à mettre entre toutes les mains.

Si l’histoire est très intéressante, j’ai tout de même trouvé que le roman avait quelques défauts. La fin est pour moi un peu trop rapide, quelques pages de plus, quelques approfondissements n’auraient pas été de trop. Certains éléments de l’histoire ne m’ont pas passionné plus que ça, disons que je n’ai pas trouvé qu’ils apportaient grand chose à l’ensemble, notamment la relation de Jean avec Lorenzo. Les personnages en eux-mêmes sont intéressants, ils ont des qualités et des défauts, ils ont conscience de leurs torts. J’ai aimé le fait que Jean prenne progressivement conscience de l’impact de sa voix, de l’importance d’affirmer ses droits, elle qui rejetait autrefois toute forme de revendication. Il m’a manqué un petit truc pour vraiment m’identifier, m’attacher à eux mais cela ne m’a pas particulièrement gêné. Mon intérêt pour ce livre réside vraiment dans son message.

En résumé, Vox est un roman que je vous recommande chaudement. Christina Dalcher a une plume agréable et délivre un message important. Ce roman est réaliste, glaçant, prenant. A lire, vraiment !

Alors, tentés ?

18/20

La bisette !

Ps… je vous fais gagner un exemplaire sur le compte instagram du blog, on fonce, on fonce !

Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

8 réflexions au sujet de “Vox – Christina Dalcher.”

Laisser un commentaire