La saveur des bananes frites – Sophie Noël.

Coucou les paupiettes !

On se retrouve aujourd’hui pour une nouvelle chronique livresque. Il n’y a pas très longtemps, je vous ai parlé de Demain, je me lève de bonheur, une chick-lit écrite par Sophie Noël. J’aime beaucoup la plume de cette auteure, que j’avais découvert l’an dernier avec Pulpeuse Fiction, et j’ai eu envie de lire un de ses romans jeunesse. La saveur des bananes frites m’a tout de suite attiré par sa couverture colorée et son résumé prometteur. Publié aux éditions Magnard en janvier 2017, le livre a été sélectionné pour plusieurs prix littéraires, notamment le Prix des Incorruptibles (catégorie CM2/6ème – sélection 2018/2019).

Saraphina vit avec son grand frère Jude à Paris dans un foyer pour jeunes étrangers. Quand elle passe devant les grilles de la Cité Paradis et ses beaux appartements, elle ne peut s’empêcher de penser à une autre cité : celle où ses parents ont vécu avant sa naissance, en Haïti, et qu’ils ont dû fuir suite aux « grands combats ». Depuis, la vie ne les a pas épargnés : après la mort de leur mère, Jude et Saraphina ont dû apprendre à vivre seuls. Mais Jude semble profondément attaché à ses racines, alors que Saraphina, née à Paris, préfèrerait parfois les oublier.

Au quotidien, elle s’applique surtout à rendre la vie plus légère. Au collège, elle s’intéresse à tout ; au foyer, elle aide Jude autant qu’elle peut, et rit avec Malik, qui lui fait voir la vie en couleur.

Mais quand tout tourne mal, l’horizon du retour en Haïti se dessine peu à peu comme seul échappatoire possible. Comment Jude et Sara parviendront-ils à affronter cette nouvelle page de leur histoire ?

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Le roman est très court (160 pages) et je n’en ai fait qu’une bouchée ! Lu d’une traite, je n’ai pas réussi à reposer le livre avant de l’avoir terminé. La plume de Sophie Noël est toujours aussi plaisante. J’ai vraiment aimé la découvrir autrement que dans une chick-lit. Bien évidemment, l’ensemble est adapté à un public plus jeune (à partir de 9/10 ans) mais je n’ai pas trouvé que l’écriture perdait en qualité, bien au contraire. Sophie Noël nous offre une jolie histoire tout en abordant avec justesse et sensibilité des sujets auxquels de nombreuses personnes pourront s’identifier. L’ensemble est à la fois drôle, révoltant et émouvant.

On s’attache très rapidement à Saraphina, une jeune fille touchante qui aspire à mieux que le foyer où elle vit avec son frère tout en cherchant à renouer avec ses racines. Elle est à un âge où on remarque de plus en plus les différences. On prend conscience de sa condition, on se compare aux autres. On cherche également à comprendre qui on est, d’où on vient. Nous sommes en pleine quête identitaire. Intelligente, courageuse et réfléchie, j’ai aimé suivre Saraphina dans cette aventure. Son frère, Jude, est également un personnage que j’ai beaucoup apprécié. Il a grandi en Haïti, a connu une enfance difficile et a perdu ses deux parents. Précipité dans le monde « adulte » un peu trop rapidement, ça ne l’empêche pas de faire preuve d’une grande maturité, de prendre des décisions importantes et de s’occuper de sa sœur du mieux qu’il peut. J’ai trouvé intéressant de voir comment s’identifient le frère et la sœur et les différents « conflits » que cela engendre. Lui se considère comme Haïtien alors qu’elle se considère avant tout comme Française car elle n’a connu que ce pays. De manière générale, les différents personnages développés par l’auteure sont tous intéressants. Au sein du foyer, les différentes familles n’en forment finalement plus qu’une. L’entraide, la solidarité et la générosité dont font preuve Madame Bâ ou encore Papa Nsoah font plaisir à voir et nous redonnent foi en l’humanité.

Malgré les différents obstacles rencontrés par notre héroïne, l’histoire se termine bien. On referme le livre avec le sourire aux lèvres. Cela dit, on a surtout le sentiment d’avoir lu quelque chose d’important et c’est pour cela que je pense que ce roman a tout à fait sa place dans la sélection du prix des Incorruptibles (entre autres). Il met en lumière les difficiles conditions de vie dans d’autres régions du monde, sur la situation en Haïti.. des choses dont les enfants de 10 ans n’ont pas forcément conscience. Il permet de relativiser ses propres petits soucis du quotidien, de se rendre compte que finalement, nous ne sommes pas si mal lotis que ça ! Personnellement, en tant qu’adulte, j’ai trouvé ce roman très enrichissant. Je me suis sentie un chouïa frustrée car j’aurai aimé que le livre soit plus long (oui, c’est mon grand problème avec les livres jeunesse et je sais que je le dis à chaque fois). J’aurai aimé que la partie consacrée à la découverte d’Haïti soit un plus détaillée. Mais, encore une fois, c’est un point de vue très subjectif car je pense sincèrement qu’un enfant ne ressentira pas la même chose en lisant le roman.

En résumé, une lecture que je vous recommande chaudement que vous soyez un enfant ou un adulte. Les personnages sont attachants, le récit est réaliste, juste et vivant. L’ensemble est enrichissant et ne vous laissera pas de marbre !

18/20

Alors, tentés ?

La bisette !

Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

5 réflexions au sujet de “La saveur des bananes frites – Sophie Noël.”

    1. Honnêtement, je trouve que le fait que ce soit un roman jeunesse est assez discret. Bien évidemment, le langage est adapté aux plus jeunes, etc, mais l’auteure ne simplifie pas trop les choses et c’est pour ça qu’à mon avis il peut plaire à de nombreux adultes 🙂

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