La délicieuse imposture du chant des sirènes – Charlotte Léman

Coucou les paupiettes !

Je vous propose aujourd’hui de découvrir une des dernières publications des éditions L’Archipel (collection Instants Suspendus). La délicieuse imposture du chant des sirènes est le nouveau roman de Charlotte Léman, dont j’avais découvert la plume l’année dernière avec Si la vie te donne des citrons, fais-en une tarte meringuée. Il a été publié le 16 juin 2022 ! Un grand merci à la maison d’édition pour l’envoi de ce livre.

Jeune trentenaire, Claire se laisse un peu trop bercer par les illusions. Un samedi matin, dans les rayons d’une librairie, elle choisit un roman à la hâte : 422 pages qui vont chahuter son quotidien, au point de questionner son couple.
Emportée par sa lecture, Claire décide de marcher dans les pas de son héroïne et de prendre le large. Loin de ses repères, elle part à la découverte des sentiers côtiers, espérant se retrouver elle-même.
Mais que faire lorsque le destin met sur sa route un marin pêcheur qui pourrait bien la faire chavirer ? Se laisser porter par le courant ou résister ?
Et s’il était temps d’arrêter de rêver sa vie pour commencer à la vivre ?

J’ai retrouvé la plume de Charlotte Léman avec grand plaisir, dévorant une fois de plus son roman très rapidement. L’histoire est simple et plutôt efficace, pas particulièrement originale, mais le texte est fluide, prenant, à la fois drôle et touchant. Malgré tout, j’avoue que je suis restée un peu sur ma faim. On suit une jeune trentenaire qui remet en question son couple. Après avoir lu un roman où l’héroïne part en vadrouille pour se remettre en question, faire le point et s’épanouir, pour vivre sa vie pleinement, Claire décide d’en faire de même. Malheureusement, si ce temps passé loin de Paris et de son copain va l’aider à réaliser certaines choses, il va également mettre un peu plus en péril son couple.

Côté personnages, j’avoue que j’ai eu du mal à m’attacher à l’héroïne, Claire. J’ai trouvé qu’elle mettait beaucoup de choses sur le dos de son conjoint alors qu’elle aurait bien quelques reproches à se faire aussi. Dans sa tête, si les choses vont mal, s’ils n’ont plus aucune intimité, et s’ils restent enfermés chez eux, c’est sa faute à lui. Elle se plaint, elle se plaint, mais la communication est clairement au point mort, elle ne cherche pas l’intimité non plus et ne sort qu’avec ses copines. Et ô scandale, il refuse de partir du jour au lendemain en Toscane, c’est la crise ultime… Ce petit côté capricieux et immature m’a légèrement agacé au début du roman, je ne vais pas vous mentir. Mais c’est pour lui laisser plus de place pour évoluer, évidemment, et elle finit par se ressaisir, fournir les efforts nécessaires pour bousculer les choses. Bon, enfiler une nuisette et dire pardon ne suffit pas à mes yeux (ouais, désolée), et j’ai trouvé ça un peu « simple », mais Claire devient tout de même plus plaisante au fil des pages. J’ai également eu le sentiment qu’il y avait beaucoup d’opportunités loupées avec les personnages secondaires. Je pense notamment à la mamie bretonne et sa petite-fille, que je m’attendais à croiser un peu plus (de manière générale, je pensais que le séjour en Bretagne serait plus long, et puis bon, les mamies bretonnes sont la voie de la sagesse, non ?). Même son petit-ami aurait finalement mérité d’être un peu plus développé. Bien que l’intrigue tourne autour de son couple, j’ai trouvé le roman particulièrement centré sur Claire et ses ressentis personnels (et parfois un peu égoïstes).

Dans l’ensemble, j’ai tout de même apprécié l’exploration de cette question de la routine dans un couple, surtout à cette période compliquée qu’est la trentaine. C’est un cap à passer, on a encore l’impression d’avoir la vie devant soi (et en même temps plus tout à fait) tout en subissant les pressions, les injonctions de la société. Le mariage, les enfants sont sur toutes les lèvres, alors que pour certaines, on a juste envie de vivre pleinement justement, de profiter. Ce sujet est abordé avec beaucoup de justesse et de subtilité ! J’ai trouvé intéressant également le discours sur les réseaux sociaux, qui offrent un point de vue biaisé sur le quotidien des gens. Ces fameuses sirènes qui s’exposent sur la toile et nous vendent une vie de rêve… a-t-on vraiment envie de tout plaquer pour leur ressembler ? La question se pose, et le roman pousse à la réflexion.

Le livre se veut léger, et dans ce sens, j’ai passé un bon moment. En termes de profondeur, je pense que quelques aspects, et notamment la communication au sein du couple, auraient pu être plus développés. Un certain nombre de passages paraissent factuels et anodins. Ce sont des petits détails qui amènent parfois des rebondissements ou donnent le sourire, qui reflètent souvent avec justesse le quotidien d’une femme à ce moment charnière de sa vie, celui où elle décide quel chemin emprunter… mais certains auraient facilement passer à la trappe au profit de l’intrigue.

En résumé, malgré quelques petits défauts, La délicieuse imposture du chant de sirènes est une agréable lecture, idéale pour bouquiner les pieds dans l’eau cet été !

Alors, tentés ?

La bisette !

Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

7 réflexions au sujet de “La délicieuse imposture du chant des sirènes – Charlotte Léman”

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