Coucou les paupiettes !
Plus que dix jours avant la clôture de l’édition 2021 du Prix Littéraire de l’imaginaire Booksphere. Le moment est venu de terminer les derniers finalistes, de les chroniquer, de faire des choix, de se retourner le cerveau parce qu’il y a (encore une fois) bien trop de talents réunis pour ce prix… Après La Ville sans Vent, voici venu le temps pour moi de vous parler de Rouge. Le roman a été écrit par Pascaline Nolot, dont j’avais découvert la plume en 2019 avec une histoire plus jeunesse : Eliott et la bibliothèque fabuleuse (Rageot). Publié aux éditions Gulfstream (collection Electrogène), le roman est disponible en librairie depuis avril 2020.
Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois-Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C’est là que survit Rouge, rejetée à cause d’une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu’il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal.
Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d’autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s’engager dans les bois afin d’y rejoindre l’inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s’en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n’est jamais revenue…

Pascaline Nolot nous conte l’histoire de Rouge, une jeune fille au physique disgracieux qui subit depuis sa naissance les moqueries, les insultes et autres agressions des villageois de Malombre. La faute à sa mère, qui aurait commis l’adultère avec nul autre que Satan en personne. Les habitants sont persuadés que la tache rouge sur son visage est la marque du démon et qu’elle a des pouvoirs maléfiques. Personne ne la touche, personne ne lui parle vraiment (exceptés le père François et son ami Liénor). Rouge a une vie de merde, il n’y a pas de manière plus adéquate de décrire son quotidien. Tout va basculer quand elle a ses premières règles. Depuis l’impair de sa mère, chaque jeune fille est condamnée à devoir rejoindre la Grand-Mère dans les bois sept jours après que le sang ait coulé. Personne ne sait ce qu’il advient d’elles, mais elles ne sont jamais revues. Le parcours de Rouge est semé d’embûches. Une fois chez la Grand-Mère, elle va cependant apprendre des choses qui vont tout changer. Tout.
Les mises en garde avaient été nombreuses, Rouge promettait de ne pas être une lecture « facile » de par les thèmes que l’autrice a choisi d’explorer (gros TW viol, attention). Effectivement, ce roman ne fait pas partie de ceux qu’on dévore. Pas parce qu’il est nul, bien au contraire, mais parce que l’écriture est peut-être un peu plus exigeante et que l’histoire est dure. Elle est bouleversante, percutante, révoltante. A cause de tout cela, c’est un roman que j’ai lu lentement. Lentement, mais sûrement, comme on dit. L’ambiance n’a absolument rien à voir avec l’autre titre de l’autrice que j’ai lu il y a quelques années. Le style est complètement différent, beaucoup plus sombre et violent.
Rouge est un texte dérangeant et merveilleusement bien écrit. La laideur vêtue de ses plus beaux atours. On se laisse facilement emporter par la poésie du texte, avant d’être brusquement ramené sur Terre (ou en Enfer, question de point de vue) par les événements narrés. On a l’impression (et je pense que c’est une volonté de l’autrice) de lire une réécriture de conte, certains éléments rappelant Le Petit Chaperon Rouge, d’autres évoquant Hansel et Gretel... La plume rappelle aisément les contes les plus sanglants des frères Grimm ou de Perrault. Le mélange est intéressant et plutôt original. Il m’a cependant manqué la morale de fin. A titre personnel, l’épilogue m’a un peu perdu et je suis restée sur ma faim. J’ai également trouvé qu’il y avait quelques longueurs, quelques passages répétitifs. Mais, finalement, ce n’est pas vraiment ce que je retiens de ma lecture tant le reste est marquant.
Ce n’est pas un coup de cœur, mais c’est un roman que je n’oublierai pas de sitôt. Encourager les gens à lire un roman où l’héroïne, très attachante, se fait malmener tout au long de l’histoire est assez difficile à faire. J’ai du mal à trouver les mots justes pour parler de ce texte. Toutefois, sachez que si votre sensibilité vous le permet, c’est une lecture très intéressante, que je vous recommande chaudement. Sans le PLIB, je ne me serais probablement pas tournée vers ce livre et je suis contente de l’avoir fait !
Alors, tentés ?
Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ?
La bisette !
Je l’ai lu aussi et ça a été un coup de coeur. C’était sombre et triste, mais en même temps tellement bien écrit, prenant et sensible. Ce qu’il dit sur les apparences, sur la beauté et la laideur, les révélations, le parcours de Rouge… j’ai été totalement séduite.
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Tu en parles bien mieux que moi 😉
C’était vraiment une bonne lecture, bien que dure, mais ce ne sera pas mon finaliste personnellement !
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Ahah, merci (même si j’ai des doutes à ce sujet… ^^). Tant pis ! Il doit y avoir beaucoup de titres bien intéressants comme d’habitude !
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