Écorces – Hajar Bali.

Coucou les paupiettes !

Je vais aujourd’hui vous parler du roman Écorces, écrit par Hajar Bali. Si je ne me trompe pas, il s’agit de son premier roman. Autrice algérienne, elle avait déjà publié un recueil de nouvelles et une pièce de théâtre. Il a été publié dans la collection Pointillés aux éditions Belfond le 9 janvier 2020. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre.

Nour, 23 ans, étudiant en mathématiques, vit avec son arrière-grand-mère, Baya, sa grand-mère, Fatima, et sa mère, Meriem, dans un minuscule appartement d’Alger. Baya, 95 ans, née pendant la colonisation, est une femme courage qui a bravé les interdits et les mœurs de son temps. Jour après jour, elle transmet la mémoire de la famille à Nour. Élevé dans ce gynécée étouffant, celui-ci s’ouvre au monde et à l’amour, qu’il trouve en Mouna, jeune femme à l’« inquiétante étrangeté ». Pourquoi le trouble-t-elle autant ? Est-elle celle qu’elle prétend être ? À son insu, Nour va se retrouver au cœur d’une incroyable vengeance familiale reposant sur des secrets que Baya avait bien gardés.

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J’ai tout de suite été intriguée par le résumé de ce roman. Trois générations de femmes réunies sous un même toit, élevant un jeune homme de 23 ans. Baya, Fatima, Meriem. Ces femmes sont au cœur du récit, tout comme Mayssah, Selma et Mouna. Elles sont toutes liées à Nour d’une manière ou d’une autre. Au fil des pages, nous allons découvrir leur histoire à chacune, ce qui les a amenées à vivre ensemble sous le même toit (pour les trois premières). Le contexte historique est très intéressant, surtout quand on ne connaît pas vraiment l’histoire de l’Algérie.

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans le roman d’Hajar Bali, c’est le portrait qu’elle a fait de ces femmes. Elles sont fortes, indépendantes, autonomes, mais elles ont aussi des défauts, des fragilités, des secrets. Nour a grandi avec trois femmes qui n’ont pas eu la vie facile et qui ont tendance à l’étouffer de leur amour. J’ai trouvé leurs histoires respectives passionnantes et enrichissantes. Les personnages sont touchants, attachants, on sent toute l’affection que l’autrice a pour eux. Écorces est un roman délicat et intense, de ce côté-là.

Cependant, je suis tout de même ressortie de ma lecture mitigée. Si la plume d’Hajar Bali est agréable, il y a pour moi un gros problème de fluidité dans cet ouvrage. Les époques se mélangent, tout comme les personnages (surtout masculins), et on perd souvent le fil, le roman perdant ainsi un peu de sa force. Une fois qu’on réussit à se situer, tout roule, jusqu’au prochain chapitre… Au fur et à mesure, nous réussissons à assembler les pièces du puzzle, à comprendre où l’autrice veut nous emmener, mais j’aurais vraiment aimé que ce soit plus « facile ». Il y a quelques passages que j’ai trouvé un peu longuets, des réflexions que j’ai trouvé sans grand intérêt par rapport au reste de l’histoire. Le personnage de Mouna m’a également fatigué, même si je comprends d’où elle vient et qu’elle est troublée par tout ce qu’elle ressent. Mais oui, au bout d’un moment je saturais un peu.

En résumé, je dirais que c’était une lecture en demi-teinte. J’ai été dérangée par la construction, le manque de fluidité entre les récits du passé et ceux du présent. La réelle force de ce roman réside en ses personnages féminins et leurs histoires, passionnantes. Dommage qu’on s’y perde parfois (souvent) !

Alors, tentés ?

14/20

La bisette !

Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

3 réflexions au sujet de “Écorces – Hajar Bali.”

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