Il était une fois… ibidouu au musée. Avec des enfants. Beaucoup d’enfants.

Coucou les paupiettes !

J’avais envie de créer une nouvelle catégorie sur le blog (quoi ?! encore une ?), intitulée Il était une fois. Cette rubrique me permettra de vous raconter des anecdotes de mon quotidien, une immersion dans ma vie personnelle et professionnelle, des récits absolument pas romancés qui devraient probablement vous plaire (oui, j’ai une vie carrément palpitante). Ces petites histoires seront probablement souvent au sujet des enfants dont je m’occupe au quotidien, je ne peux pas garder tout ça rien que pour moi, il faut que je partage ce qu’ils me font subir au quotidien. J’en avais parlé un petit peu sur Twitter il y a quelques semaines et j’ai décidé d’en faire le premier article de la catégorie.. je vais vous raconter ma sortie scolaire avec un groupe d’enfants de 3 ans au musée des Confluences. Tout un programme.

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Il était une fois, une animatrice périscolaire qui s’appelait ibidouu. Les vendredis après-midi, elle s’occupait du groupe des petites sections. Vous savez, les enfants de 2/3 ans qui se font encore parfois (souvent) pipi dessus ? Les enfants qui ne savent pas encore vraiment bien s’exprimer ? Qui sont dans cette génialissime période du « NON » ferme et catégorique ? Et bien, le 17 novembre, ibidouu a dû les emmener au musée des Confluences.

Vendredi 17 novembre, 9h.

Mon dieu. C’est le jour J. J’angoisse A MORT. Dans quelques heures, je vais devoir emmener 24 enfants au musée et ne pas en perdre un seul. J’ai demandé, j’ai pas le droit. Le pourcentage de perte est visiblement un mythe. J’ai le ventre noué, on respire, tout va bien se passer.

Vendredi 17 novembre, 11h20.

Bonne nouvelle, l’école est victime d’une épidémie de gastro-entérite carabinée et j’ai moins d’enfants que prévu. VICTOIRE.

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Vendredi 17 novembre, 13h20.

OK. Les petits dorment, j’ai encore 15 minutes pour préparer la trousse de secours, les listes, les tickets de tram, les rechanges (j’ai mentionné le fait qu’à cet âge, ils se font encore pipi dessus ?) et pour reprendre mes esprits. Tout. Va. Bien. Se. Passer.

Vendredi 17 novembre, 14h.

Ça y est, le moment est venu. Ils sont tous passés aux toilettes. Les manteaux sont mis. Les bonnets aussi. On est chaud, c’est parti ! J’explique aux petits qu’on va marcher jusqu’à la gare pour prendre le tram et pour aller jusqu’au musée. La moitié dort debout, il y en a un qui pleure parce qu’il veut sa mère, un autre qui essaye de voler les moufles de sa voisine, mais je crois qu’ils ont compris qu’ils allaient devoir marcher deux par deux en se tenant sagement la main pour ne pas se faire écraser par un bus.

Vendredi 17 novembre, 14h03.

Naaaaah. Ils avaient pas compris. Mais alors pas du tout. Je les regarde marcher par guirlandes de 8 et je me dis que l’aprèm va être longue. Très longue. Mais bon, au moins ils se donnent la main. C’est un bon début.

Vendredi 17 novembre, 14h12.

On a réussi à monter dans le tram. Je les ai compté une bonne dizaine de fois et je n’en ai pas encore perdu. On s’autorise un sourire et un moment de fierté.

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Vendredi 17 novembre, 14h20.

Les choses sérieuses commencent, on arrive au musée. Petit moment d’incompréhension, une dame nous prend les enfants et les emmène loin de nous pour qu’on puisse se faire fouiller. Panique à bord. On commence à entendre les pleurs au loin.. Mon dieu, qu’ont-ils fait ? Je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas fait passer un animateur avant, histoire qu’un visage connu accompagne les petits jusqu’à la salle. Mais bref, c’est fait, c’est trop tard. On les rejoint et une collègue prend tout ceux qui ont besoin de retourner aux toilettes. C’est qu’ils ont de petites vessies les petiots ! Apparemment, entre temps j’ai été désignée responsable du groupe (merci les gars, trop d’honneur) et je dois courir à gauche et à droite pour récupérer des billets, des carnets, discuter organisation avec une nana sortie de nulle part et écouter un nain de jardin me parler du chien de sa grand-mère en même temps. On va y arriver.

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Je réussis enfin à retourner dans la salle où les enfants ont enlevé leurs manteaux, j’enlève le mien et BAM. Nouvelle crise. G. a terriblement envie de faire pipi et les autres sont déjà partis. Et c’est qui qui doit s’en occuper ? C’est bibi, évidemment. Me voilà à courir avec un môme à travers un dédale de couloirs pour trouver les toilettes avant d’avoir un accident. – Au moins, ce jour-là, j’ai pas eu froid – Une fois cette « urgence » (deux gouttes. DEUX MISERABLES GOUTTES) réglée, nous revoilà dans la salle avec tous les autres. Il est temps d’expliquer aux enfants que nous allons voir des dinosaures et des animaux empaillés, des animaux qui ne vont pas bouger, qui ne vont pas leur sauter dessus… Ah non, pardon, ma collègue vient de leur dire qu’ils étaient morts. Problème réglé. Toujours une bonne idée de dire à des enfants de 3 ans qu’on va voir des animaux morts.

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On essaye de sauver la mise, on rappelle qu’il faut toujours rester avec « son adulte » et son groupe, les traditionnels « ne pas courir, ne pas crier, ne pas toucher » et c’est parti.

Vendredi 17 novembre, 14h45.

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Nouvelle épreuve. Ça ne s’arrête jamais. Il faut maintenant faire monter deux escalators à 16 enfants de 3 ans. Solution ? Hop, hop, hop, je les mets un par un sur les marches (mon groupe en tout cas, que mes collègues se démerdent un peu, oh), je cours pour rattraper le premier et hop, hop, hop je les réceptionne en haut, un par un encore. Et on recommence. Et ÇA Y EST, on est enfin devant la porte de la salle.

Vendredi 17 novembre, 15h.

Je suis TROP fière. Les enfants de mon groupe se tiennent bien, ils se donnent tous la main, ils sont curieux. Je vis presque un rêve éveillé. Ils semblent avoir oublié que les animaux sont morts, tant mieux. Pas trop de mains qui trainent, pas de cris, pas de pleurs, pas d’enfants qui crient. Ils confondent autruche et hippopotame, ours et cheval, mais ils sont sages donc j’m’en fous.

Vendredi 17 novembre, 15h15.

On passe aux dinosaures. Là, c’est une autre paire de manches. Déjà, les enfants sont désormais complètement réveillés et ça commence à s’exciter un peu. On s’arrête devant un immense squelette et hop, ça a pas loupé, on en a un qui a escaladé l’estrade et qui est allé courir entre ses pattes. Formidable. Celui là a fait le reste de la visite dans mes bras. Heureusement qu’il était pas lourd. Dans l’ensemble, les petits sont impressionnés face à tant de choses et cherchent à se rassurer auprès de ce(ux) qu’ils connaissent. Il est temps de leur expliquer que je n’ai pas six bras et que je ne peux pas TOUS leur donner la main en même temps. Visiblement ils s’en foutent et j’ai donc deux enfants à la main droite, I. en équilibre sur mon côté gauche, A. qui se tient à mon gilet derrière et M. qui cherche à me faire un câlin par devant. Ça devient compliqué d’avancer.

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Vendredi 17 novembre, 15h25.

Le Musée des Confluences propose un truc assez sympa : toucher des vieux trucs type crânes de dinosaures par exemple. Forcément, les gamins, ils sont fous de joie. Ils peuvent enfin faire ce qu’ils meurent d’envie de faire depuis 45 minutes et tripoter des choses. C’est sympa, c’est rigolo, ça touche, ça fait beurk. Et là.. Il s’est passé quelque chose. J’ai pas été assez rapide pour l’arrêter et ça a fait beaucoup rire ceux à qui je l’ai raconté ensuite (moi un peu moins sur le coup).. Un nain de jardin s’est mis à caresser gentiment le crâne. Tout doux, tout doux, et il s’approche tranquillement. Et le temps que je comprenne, il avait déjà collé joyeusement sa bouche sur l’os vieux de 15.000 ans avec un SMACK sonore. Merde. Combien de personnes ont touché ce crâne depuis la nuit des temps ? Probablement beaucoup.. Beaucoup de microbes donc. En bref, c’était très mignon et très sale. Tant pis, le mal est fait. Monsieur ibidouu me dira plus tard en rigolant que l’enfant a peut-être attrapé la grippe préhistorique.. Manquerait plus que ça haha.

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Vendredi 17 novembre, 15h40.

Avec tout ça, on a un peu perdu le fil et on est pas en avance. Il est temps de redescendre et de récupérer les manteaux pour retourner à l’école. C’était sans compter la visiteuse en train de regarder les femmes préhistoriques qui concluent l’exposition.. On s’arrête rapidement pour regarder, les enfants rigolent parce qu’il y en a une qui est petite et très très poilue. M. nous explique gentiment « lui c’est le papa, elle c’est la maman et ça c’est le bébé » et la visiteuse l’interrompt pour lui expliquer clairement que ce sont toutes des femmes, toutes des « mamans » parce qu’elles ont des seins et un vagin. Euuuhh.. au pire ils ont 3 ans ? Elle tente d’engager la conversation mais on l’esquive vite fait bien fait, et on repart vers les escaliers. Petite course pour empêcher I. de prendre l’escalator à l’envers et nous voilà en train de descendre les escaliers. Je crois que je n’ai jamais descendu un escalier aussi lentement. C’était long, très long. Un peu comme cet article.

Vendredi 17 novembre, 15h50.

Retour aux toilettes pour un énième pipi. On met les manteaux en quatrième de vitesse et hop, on part. Après avoir reçu les félicitations du personnel, parce que nos enfants étaient « exceptionnellement sages ». Je ne l’ai pas forcément vécu comme ça donc je me demande comment ça se passe d’habitude. Le gars de la sécu nous a demandé s’il pouvait garder I., j’avais envie de lui dire oui mais bon, c’était pas très cool pour lui. Il se serait vite rendu compte qu’I. cache bien son jeu. Hop, dans le tram. Un nombre surprenant de personnes ne peuvent pas s’empêcher de venir nous parler, de nous demander l’âge de tous ces petits anges. « Ooooh qu’ils sont mignoooooons, on les croquerait ». Et les six enfants qui se cachent entre tes jambes parce que la mamie elle fait peur. Et moi qui suis juste au bout de ma vie et personne a l’air de s’en rendre compte.

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Il y a un peu plus de monde qu’à l’aller donc on s’étale sur deux rames. Ça ne m’empêche pas d’entendre I. raconter sa vie à tout le monde. La moitié de Lyon sait maintenant qu’il habite au-dessus du magasin là-bas, tout au fond, tu vois ?

Vendredi 17 novembre, 16h05.

Le concept de se tenir la main deux par deux n’est toujours pas acquis. Avec nos trois guirlandes de gosses, on dirait qu’on part manifester, c’est génial. En tout cas, on approche du but et on se sent peu à peu revivre.

Vendredi 17 novembre, 16h15.

VICTOIRE. Ils sont tous assis sur le banc. On en a perdu aucun.

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En même temps, on les a compté une bonne cinquantaine de fois chacune, le risque était faible. Mis à part la possible grippe préhistorique et un excité du bocal qui a le goût du risque, la sortie s’est plutôt bien passée. On a eu aucun accident de type urinaire ou fécal (grande victoire). Les enfants étaient contents, ils avaient plein de choses à raconter et ils m’en parlent encore aujourd’hui, alors que ça fait plus de deux semaines. De mon côté ? Je ne recommencerais pas de sitôt. Être sur le qui-vive aussi longtemps, c’est exténuant.

Vendredi 17 novembre, 18h30.

J’ai comme l’impression d’être passée dans une machine à laver.. Je n’ai eu aucun mal à m’endormir haha.

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Qu’est-ce que je vous avais dit ? Quelle aventure !

 

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Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

20 réflexions au sujet de “Il était une fois… ibidouu au musée. Avec des enfants. Beaucoup d’enfants.”

  1. Aha je sens que je vais adorer cette nouvelle catégorie 😂 merci pour ce moment détente et bon courage avec tes nains de jardin !
    Et alors, pas de grippe préhistorique en vue depuis ?

    (rien à voir mais j’ai donné le même nom à une série d’articles que je devrais commencer en décembre ^^)

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