Je me lance à mon tour dans ce Tag proposé par Pocket Jeunesse, permettant de dresser une sorte de bilan de mes six derniers mois littéraires.
# Avez-vous eu un coup de cœur ?
Oui, j’ai eu quelques coups de cœur, notamment pour le roman Les derniers jours de Rabbit Hayes, dont je parlais dans le Point Culture d’hier (#16.1), pour La Voleuse de livres, pour L’attentat ou encore pour La fractale des raviolis, mais aussi pour des BDs comme Le TGV d’Alphonse Tabouret ou Love Story à l’iranienne.
Je vous présente aujourd’hui un nouveau « Du livre au film », consacré à l’oeuvre de Bernhard Schlink : Der Vorleser. Publié en 1995, il a été adapté en 2008 par Stephen Daldry (Billy Elliott, The Hours), avec Kate Winslet, David Kross et Ralph Fiennes dans les rôles principaux. Allons-y !
Le roman.
A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d’une femme de trente-cinq ans dont il devient l’amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l’un de leurs rites consiste à ce qu’il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l’insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : « Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j’aurais moins bien su camoufler que les autres ?
Cet article contient peut-être des spoilers. Mais peut-être que non. J’essaye vraiment d’être le plus général possible, mais je vous dévoile quand même quelques grandes lignes du roman (et du film).
Le Liseur (The Reader, Der Vorleser, choisissez la version que vous préférez) trainait depuis un petit moment dans ma PAL, et je me suis dit qu’il était temps de parcourir ses quelques deux-cent pages. J’avais déjà vu l’adaptation cinématographique il y a quelques années, que j’avais beaucoup apprécié. Je connaissais donc les grandes lignes du roman, je savais d’avance que ce ne serait pas très joyeux.. Mais je me suis lancée. Le roman est assez court et très prenant, il se lit très vite.
Ce n’est pas une histoire facile, loin de là. Dès le début j’étais assez mal à l’aise, je considérais la relation entre Hanna et Michael assez malsaine mais finalement plutôt atypique et touchante (ouais mon cerveau fonctionne pas comme ceux des autres). Le roman est découpé en trois parties. Si la première partie pouvait paraitre « mignonne » (ça reste le récit d’une histoire d’amour, avec ses hauts et ses bas), la seconde est beaucoup plus troublante. Consacrée au procès, elle nous amène à réfléchir sur un sujet qui prête au débat, à la réflexion. Au-delà de ça, on découvre le secret d’Hanna. Terrible secret qui ne l’avantage pas du tout dans le procès. La dernière partie est plus courte, consacrée à l’emprisonnement d’Hanna et l’évolution de sa relation avec Michael.
Le roman est très émouvant. L’écriture de Bernhard Schlink est plutôt simple mais très forte. C’est une histoire qui bouleverse, qui vous marque. Personnellement, c’est un roman que je recommande. Bien qu’il soit dur, qu’il évoque des sujets compliqués, il vaut le détour.
16/20
Le film.
J’avais déjà vu le film mais je l’ai regardé de nouveau, histoire de pouvoir faire une véritable comparaison avec le roman. Alors, bilan : quelques modifications, quelques manques mais globalement, une adaptation très juste.
J’ai été, au premier abord, assez déstabilisée par le fait que des acteurs américains prennent l’accent allemand. Ça donnait un côté un peu « figé », on avait l’impression qu’il y avait une sorte de blocage quelque part, qu’ils étaient crispés. Finalement, une fois bien installés dans le film, cet aspect devient assez secondaire (bien qu’il soit toujours présent). C’est un peu dommage dans un sens, car j’ai ressenti moins d’émotions qu’en lisant le roman, mais cela vient peut-être aussi du fait que le sujet a été traité avec une certaine distance. On ne ressent pas vraiment l’ampleur du drame. En tout cas pas autant que dans le roman. Le film reste cependant troublant, notamment les scènes du procès.
En ce qui concerne les quelques morceaux que le réalisateur a choisi de couper ou de modifier, ça ne change pas vraiment l’histoire en soi. Mais il aurait pu insister un peu plus sur les éléments qui aident à la compréhension du secret d’Hanna. Je pense à une scène en particulier, durant leurs « petites vacances », où Michael part chercher le petit déjeuner et laisse un mot à Hanna pour la prévenir.. S’ensuit un passage très fort que j’aurais aimé retrouver dans le film. Mais bon, on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut. J’ai tout de même apprécié les glissements, les transitions entre le présent et le passé, surtout au tout début.
Le film comporte quelques très belles images, les acteurs sont bons. Kate Winslet a entièrement mérité son Oscar, elle est excellente dans ce rôle. Le tout reste quand même très classique, il n’y a aucune originalité.
J’ai donc préféré le roman au film. Plus émouvant, plus fort. Mais le film reste beau, il mérite également d’être vu. Si vous avez la flemme de lire le livre, vous pouvez vous contenter du film. Presque tout y est !
14/20
Et voilà pour ce nouveau Du livre au film, j’espère que ça vous aura plu. Je ne sais pas encore à quelle adaptation je m’attaquerais la prochaine fois héhé.
Avez-vous lu The Reader ? L’avez-vous vu ? Aimé, détesté ? Dites moi tout !