Un baiser qui palpite là, comme une petite bête – Gilles Paris

Coucou les paupiettes !

Je viens aujourd’hui vous parler d’un roman que j’ai lu au début du mois de septembre. Un baiser qui palpite là, comme une petite bête est le petit dernier de Gilles Paris. Il a été publié aux éditions Gallimard Jeunesse le 9 septembre 2021. Avant toute chose, merci à l’auteur et à la maison d’édition pour l’envoi de ce livre.

Iris, une lycéenne, se suicide. Cet événement bouleverse ses camarades, Emma et son frère jumeau Tom, Aaron, le nouveau, Chloé et Sarah, les amies d’Emma, Léon, le génie de l’informatique, et d’autres encore qui se rassemblent le temps d’un week-end. En quête d’identité, les adolescents font l’expérience de leurs limites tandis que l’histoire d’Iris se dévoile.

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Le corps est une chimère – Wendy Delorme.

Coucou les paupiettes !

Je vais aujourd’hui vous parler d’un roman que j’ai lu la semaine dernière. Il s’agit de l’un des romans de la rentrée littéraire 2018 qui m’intéressait le plus. Le corps est une chimère est le quatrième roman de Wendy Delorme, autrice et performeuse féministe. Il a été publié aux éditions Au Diable Vauvert au début du mois de septembre. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre !

Philippe est à l’étroit dans son rôle d’homme. Marion a trois enfants, avec Élise. Camille veut changer le monde, Ashanta sait qu’on ne peut pas. Isabelle aime à en mourir. Maya est travailleuse du sexe, Jo est flic et n’aime pas ça. Sept vies se font poreuses les unes aux autres, sept personnages découvrent ce qu’on peut s’apporter dans la différence.
Une physiologie d’un monde contemporain qui se questionne sur l’amour, le désir et la filiation. Un roman d’une vérité troublante sur les stéréotypes, les passions, les sexualités, les parentalités et le couple.

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Le mois de la romance : le bilan.

Coucou les paupiettes !

Ça y est, le mois de février est déjà terminé ! C’était majoritairement un mois de vacances et ça m’a permis de vider un peu ma PAL. Dans un article publié en janvier, je vous avais présenté un challenge organisé par Prends un livre et détends-toi : Le mois de la romance. Ambitieuse comme je suis, j’avais opté pour le niveau le plus difficile, le niveau à la folie. Mon objectif était donc de lire 10 romances entre le 1er le 28 février. J’ai échoué. Enfin, presque. J’ai tout de même réussi à lire 9 romances mais je n’ai pas eu le temps de lire certains romans que j’avais choisi car j’avais des livres à faire passer en priorité. Bref. Je n’ai pas réalisé les quelques défis proposés par Ludo, pour la simple et bonne raison que ça m’était complètement sorti de la tête. Par contre, j’ai réussi à faire rentrer mes lectures dans les consignes imposées !

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Lettre à celle qui lit mes romances érotiques, et qui devrait arrêter tout de suite – Camille Emmanuelle.

Coucou les paupiettes !

On se retrouve aujourd’hui pour une nouvelle chronique livresque. Je ne vais pas vous parler d’un roman, non non non, mais d’un essai que j’ai dévoré en quelques heures lundi dernier : Lettre à celle qui lit mes romances érotiques, et qui devrait arrêter tout de suite, écrit par Camille Emmanuelle et publié aux éditions Les Échappés en février 2017.

Camille Emmanuelle, qui a écrit sous pseudo une douzaine de romances érotiques, nous ouvre les portes de ce genre littéraire qui, à force de favoriser une sexualité normalisée, devient un obstacle à une réelle libération sexuelle de la femme. Avec la verve qui la caractérise, elle dénonce l’éternelle comédie qu’on veut, encore, faire jouer à l’homme et à la femme.

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Pour ceux qui me suivent sur une base régulière, vous savez que je ne suis pas une très grande fan de romances érotiques. Pourquoi ? A mes yeux, la romance érotique n’est pas un sous-genre littéraire, comme j’ai pu le lire à plusieurs reprises. Il existe de très bons romans érotiques qui ne me posent absolument aucun problème. L’auteure en cite d’ailleurs quelques uns dans son essai. Ce qui me gêne, c’est la profusion de romances publiées chaque mois et qui se ressemblent en de nombreux points. J’accuse le manque d’originalité des écrivains, bridés, qui ne dévoilent pas leur plein potentiel. Je regrette également le manque de contexte, des personnages et une histoire peu étoffés, au profit de longues scènes de sexes souvent plus hilarantes qu’excitantes. Ces romances érotiques ne me font pas rêver. Pas du tout. Je n’ai pas peur de me revendiquer féministe. Et, mes amis, ces romances font très très mal à mon féminisme. La femme y est très rarement dépeinte comme une femme forte, indépendante, ambitieuse et qui assume sa sexualité. Nope. Elle est là, toute timide, à attendre qu’un homme riche vienne la cueillir comme une jolie petite fleur, la couvre de cadeaux et en fasse une potiche. Mais vu qu’il baise comme un dieu et qu’il a des abdos de fou, c’est pas grave. C’est l’homme idéal. Le book boyfriend de nos rêves. La femme des romances érotiques actuelles (j’ai pas envie de dire modernes parce qu’elles ne le sont absolument pas) nous amène une cinquantaine d’années en arrière, voire même un peu plus, à l’époque où la femme était limite un objet décoratif au bras de l’Homme, celui qui sustente, celui qui trime et que tu dois attendre sagement à la maison, maquillée, avec le sourire et le rôti dans le four…

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Petite leçon d’histoire : Masters of Sex, un pari réussi.

Dans cet article sont présents quelques spoilers concernant la saison 1 et 2 de la série Masters of Sex, just a fair warning !

« Masters of Sex » est basée sur une histoire vraie, celle de William Masters et de Virginia Johnson, pionniers dans le domaine de la sexologie. Aujourd’hui quelque peu oubliés, la série remet sous les feux des projecteurs les deux scientifiques ayant le plus modifié notre façon de concevoir le sexe. La vie de ce couple est véritablement fascinante et le mérite de la série est qu’elle respecte globalement tous les faits historiques. La série est en réalité basée sur une biographie écrite par Thomas Maier (Masters of sex: The Life and times of William Masters and Virginia Johnson, the couple who taught America how to love), basée sur un témoignage de Virginia Johnson. Bien entendu quelques personnages ont été inventés, des arrangements dramatiques ont vu le jour, mais dans les faits on se rapproche vraiment de la réalité.

William Masters avait déjà deux enfants avec sa première épouse quand il a rencontré Virginia. Les naissances ont été décalées afin de mettre l’accent sur les problèmes de fertilité et, plus globalement, sur les problèmes de couple de Masters avec sa première épouse : Elisabeth Ellis, surnommée Libby – comme dans la série donc.

Virginia Johnson avait déjà été mariée deux fois quand elle était jeune, avec un politicien et un avocat, ça n’a pas duré longtemps. Quelques années plus tard elle s’est mariée avec George Johnson, leader d’un groupe avec qui elle a eu deux enfants (Scott et Lisa, devenus Henry et Tessa dans la série, je ne sais pas pourquoi).

Elle était effectivement chanteuse dans des nightclubs durant la Seconde Guerre mondiale, avant de décider de reprendre ses études pour obtenir un diplôme en sociologie (qu’elle n’obtiendra jamais) à la Washington University à St Louis. Elle était connue pour son sex-appeal, son charisme et son côté magnétique (pas forcément flatteur à l’époque). Les femmes se méfiaient d’elle et c’est quelque chose qui ressort beaucoup au début de la saison 2.

Elle a rencontré William Masters lorsqu’il l’a embauché comme secrétaire puis comme assistante dans le département gynécologique de l’université. Elle avait dix ans de moins que lui. Il lui a appris beaucoup sur la médecine, la thérapie et sur la recherche, ce qui lui a permis de monter les échelons assez rapidement. Elle finira d’ailleurs co-chercheuse, son nom apparaitra au même titre que celui de Masters sur l’étude. Ils ont développé ensemble des machines/instruments permettant d’étudier le désir sexuel chez les humains, hommes et femmes.

Ils ont surtout observé plus de 700 personnes ayant accepté d’avoir des rapports sexuels ou de se masturber devant eux, afin d’analyser la réponse sexuelle chez les hommes et les femmes et de la répartir sur quatre étapes : la phase d’excitation, le plateau, l’orgasme et la résolution. Au départ, comme dans la série, les sujets étaient majoritairement des prostituées mais Virginia a finalement réussi à convaincre quelques étudiants et du personnel hospitalier d’y participer, contre rémunération. Elle amène l’étude à un niveau supérieur. 382 femmes et 312 hommes auraient ainsi étaient observés.

Les réactions à cette découverte à la fin de la première saison, qui peuvent sembler un peu disproportionnées, sont en réalité bien réelles. Les collègues de Masters ont été choqués par ce qu’ils assimilaient à de la nouvelle pornographie. Virginia réussira quand même à faire parler de l’étude puisqu’elle a amené leur travail jusqu’aux plateaux de télévision, notamment sur le NBC’s Today Show. L’ouverture à la télévision est abordée à la fin de la saison 2 et reviendra peut-être, probablement, sur le tapis pour la saison 3.

Leur travail a été très critiqué car controversé notamment par « l’utilisation » de prostituées dans l’étude. Leurs recherches sur l’homosexualité a également été très mal perçue. Mais je n’insiste pas trop sur ce point, on en est pas encore arrivé là dans la série.

Le couple Masters/Johnson est assez intéressant. Au début de leurs recherches, Masters a effectivement proposé à Virginia d’avoir des relations sexuelles avec lui afin d’enregistrer leurs propres réponses physiologiques. Ils finissent par entretenir une relation qui finit par s’étioler petit à petit et Virginia commence à fréquenter un autre homme, Hank Walters, qu’elle veut épouser. Hank Walters est vraisemblablement Ethan Haas, qui fait sa demande à la fin de la première saison. Cependant, Virginia ne l’épouse pas car Masters lui annonce qu’il va quitter sa femme. Ce n’est pas ce qui est arrivé dans la série. Virginia a refusé d’épousé Ethan parce que Bill lui a dit qu’il avait besoin d’elle, et ils ont fait des cochoncetés sans enregistrer leurs réactions. Le fait que Bill lui dise qu’il a besoin d’elle a peut-être été mal interprété (dans la série, même par moi) car quand on s’intéresse un peu aux faits, on se rend compte que Virginia elle-même considérait leur couple comme une nécessité. Leur mariage était considéré comme un partenariat professionnel, il ne s’agit pas vraiment d’un mariage d’amour. D’ailleurs, ils divorceront vingt ans plus tard.

Ils ont ouvert leur propre institut de recherche quelques années après.

A la fin de la première saison, Virginia et son fils se retrouvent devant la télévision et regardent ensemble le lancement du projet Manhigh. Major David G. Simons est monté à plus de 30 km d’altitude dans une nacelle en aluminium suspendu à un énorme ballon d’hélium. Il a filmé la Terre vu d’en haut et était un des premiers hommes à réaliser cette ascension jusqu’à la stratosphère, puis le saut en chute libre qui lui vaudra la couverture du magazine Life en septembre 1957.

Sachant que William Masters débute ses recherches en 1957, les dates sont à peu de choses près cohérentes.

Au début de la saison 2, tout un épisode est réalisé autour du combat de boxe qui a eu lieu entre Yvon Durelle (29 ans) et Archie Moore (42 ans) le 10 décembre 1958, au forum de Montréal. Ce combat est considéré comme un des plus mémorables de l’histoire de la boxe. Archie Moore était globalement en train de se faire déchirer la tronche et il a réussi à remonter et à gagner le combat.

« You can always get up, come back, and be a winner. »

« The rules are different for men and women »

Virginia Johnson est aujourd’hui considérée comme celle qui a permis l’égalité sexuelle aux femmes. Elle serait une des femmes les plus remarquables du 20e siècle. Mais tout cela ne vient pas sans quelques sacrifices. Quelques années plus tard elle confie à Thomas Maier qu’elle regrette de s’être autant investi dans l’étude car elle n’a pas vu grandir ses enfants. Elle regrette également de ne jamais avoir validé son diplôme de sociologie.

Elle apparait tout de même comme une figure importante du féminisme, notamment dans le domaine médical, alors qu’elle n’a jamais revendiqué ce statut. Mais même s’ils n’ont jamais eu comme objectif de participer à l’émancipation de la femme, leurs découvertes l’ont fait devenir un sexe fort, capable d’une vie sexuelle libérée et active. Cela a permis une nouvelle façon d’appréhender le corps, notamment le corps de la femme, à une époque où le mouvement féministe prend de plus en plus d’importance aux États-Unis.

Dans la série, on a un fort ressenti féministe face aux différents personnages féminins, tous très profonds, qui font face à des situations qui sont toujours d’actualité. Le combat d’une mère célibataire qui veut concilier enfants et travail, sa volonté de se faire une place dans un univers dominé par les hommes, toutes les exigences et la pression exercée sur la femme et son image (qui ramène en fait à l’image de son foyer) sont abordées, de façon subtile.

Ma critique :

Ambiance rétro, excellent casting, thème passionnant, cette série a tout pour faire envie. Je ne nie en aucun cas que la série est d’une qualité rare. Cependant, elle a tendance à m’ennuyer, surtout la saison 2. Certains épisodes sont forts en émotions et d’autres vont juste être.. Longs et plats (comme ma b… pardon, mauvaise blague de circonstance), s’éloignant trop du sujet principal pour se tourner vers des amourettes de  personnages secondaires. Dommage, la saison 1 m’avait vraiment plu. J’avais enchainé les épisodes les uns à la suite des autres. J’attends maintenant de voir ce que va donner la saison 3 !

Et vous, vous en avez pensé quoi ?