Coucou les paupiettes !
Je crois qu’il est temps que je vous parle des dernières publications des éditions Sarbacane. J’ai accumulé un certain retard dans mes chroniques alors que certains des romans dont je vais vous parler ont été lus avant l’été 2020… Bientôt, promis, je me mets en grève et je rattrape tout tout tout. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler des romans de la collection Pépix (8-12 ans) chez Sarbacane, qui publie des petites pépites d’humour presque tous les mois.
# Nils et le peuple des nuages – Séverine Vidal & Mioz Lamine
Nils est né au milieu des nuages.
Comme tout son peuple, il vit à bord de montgolfières géantes, reliées entre elles par de grands fils. Nils et ses amis forment une bande inséparable : Paloma, super funambule que sa cécité n’empêche pas de sauter de cordage en cordage ; Myrto et Achille, qui habitent sous le même ballon depuis que leurs parents se sont installés ensemble. Un vrai village dans les airs abrite leurs aventures et leurs jeux.
Un jour, Nils fait la rencontre de la fougueuse Ursula. Elle cache un mystère : elle est la fille de Blackstone, le chef des pirates, qui la traque depuis qu’elle s’est sauvée.

Je suis ressortie un tantinet mitigée de cette lecture. J’aime beaucoup le travail de Séverine Vidal, mais je dois bien admettre que je ne suis pas complètement tombée sous le charme de ses personnages, et que je n’ai pas été aussi captivée par l’intrigue que je l’aurais voulu.
Pourtant, je ne peux pas non plus dire que j’ai passé un mauvais moment. La plume est agréable et plutôt prenante, il y a de l’action, des rebondissements, de l’amitié, de l’amour, et même des pirates ! Comme toujours, les illustrations sont en parfaite adéquation avec le texte, les deux se complètent, et le travail de Mioz Lamine ajoute une part de dynamisme mais aussi de poésie à l’ensemble. Que pourrait-on vouloir de plus ?
L’autrice explore en toile de fond des thématiques qui ne sont pas inintéressantes, notamment l’écologie, l’ouverture d’esprit, l’acceptation des autres et de leurs différences. D’une certaine manière, le peuple des nuages est une représentation « romantique » des gens du voyage ou même des migrants. Cependant, je ne suis pas sûre qu’un jeune lecteur de huit ans soit capable de discerner certains de ces éléments. Dans tous les cas, nous suivons une bande d’énergumènes qui vit littéralement la tête dans les nuages, ce qui est plutôt original et suffit à emporter le lecteur dès les premières pages.
Pourquoi n’ai-je pas autant accroché que d’habitude ? A mon avis, c’est parce que le roman est moins drôle que les autres Pépix de ma glorieuse collection. Je n’y ai pas retrouvé cet humour qui me fait toujours rire aux éclats, cet humour régressif qui nous fait espérer que cette parenthèse de bonne humeur ne se termine jamais. J’ai également trouvé certains développements un peu décousus, quelques détails ou explications supplémentaires n’auraient pas été de trop. Je n’ai pas non plus complètement réussi à m’attacher aux personnages, bien que j’ai aimé les suivre dans ces aventures rocambolesques.
Finalement, je crois que mon plus gros problème est lié au fait que le pitch de départ est dingue, toute une communauté qui vit dans le ciel, dans des montgolfières ? Rien qu’en termes d’univers, j’aurais adoré qu’il soit beaucoup plus riche et développé. L’idée est tellement fascinante ! Malheureusement, Séverine Vidal a opté pour une direction qui ne m’a que partiellement convaincue, avec des éléments prévisibles et d’autres un peu trop tirés par les cheveux.
En résumé, Nils et le peuple des nuages est un roman joliment illustré, mais qui ne m’a malheureusement pas fait vibrer. Il faut bien que ça arrive de temps en temps !
# Peur de rien – Stéphane Gisbert & Alice Morentorn
Ami lecteur, si tu as ce livre entre les mains, ne l’ouvre surtout pas ! Conseil d’ami. Jette-le avant que tes mains se mettent à trembler et que tes cheveux se dressent sur ta tête ! Mieux : brûle-le ! Ou refile-le à ton pire ennemi pour qu’il fasse pipi au lit…
À moins que, comme Kevin, tu ne veuilles franchir les grilles du vieux cimetière Osférane à la nuit tombée. Là-bas, les sépultures sont si craquelées, dit-on, qu’on peut passer à travers… et les fantômes qui y croupissent ne demandent qu’à sortir !
À moins que toi aussi, tu ne veuilles t’enfoncer au pays des morts, affronter la mystérieuse Bête qui la hante, bref avoir la plus grande trouille de ta vie ?
Ami lecteur, te voilà prévenu…

Amateurs de frissons, voilà un roman qui devrait vous plaire ! Malgré les mises en garde de l’auteur (qui ne sont pas sans rappeler les aventures d’une certaine famille Baudelaire), je me suis empressée d’ouvrir ce livre pour découvrir les aventures du jeune Kevin, garçon qui n’a peur de rien. Il n’a tellement peur de rien qu’il se promène la nuit dans un cimetière, où il fera des rencontres… intéressantes, c’est le moins qu’on puisse dire. Bien décidé à tester ses limites, il se retrouve embarqué dans une mission bien particulière : sauver une jeune fille (qui a un sacré caractère, je pose ça là) d’une malédiction qui pèse sur ses épaules depuis très (très) longtemps. Pendant ce temps, ses parents sont à sa recherche, et il est poursuivi par Lou Gévaudan et la bande des tee-shirs noirs.
Autant vous dire que le roman ne manque pas de dynamisme. La plume de Stéphane Gisbert m’a semblé plus « mature » que les autres romans que j’ai pu lire dans cette collection, mais elle est tout de même très accessible et fluide. Les rebondissements sont nombreux et on avale les chapitres en un temps record, pressés de savoir dans quelles situations rocambolesques va se fourrer Kevin.
Amour, amitié, famille, l’auteur aborde différentes thématiques avec humour et tendresse. Kevin, jeune garçon courageux et un tantinet téméraire, est un héros attachant que l’on prend beaucoup de plaisir à suivre.
J’ai a-do-ré les illustrations d’Alice Morentorn, dont je découvrais le travail pour la première fois. À la fois sombres et frissonnantes, mais aussi drôles et ridicules, elles m’ont complètement embarqué dans l’histoire et ont rendu l’expérience encore plus plaisante !
La maison d’édition Twinkl, spécialisée dans l’éducation, recommande mes idées de lecture au sein de leur article Les incontournables de cette rentrée en littérature jeunesse !
# Comment j’ai changé ma sœur en huître (et une huître en ma sœur) – Emilie Chazerand & Joëlle Dreidemy
Le petit Germain a une sœur aînée, Judith, qu’il trouve insupportable. Le soir du réveillon, tandis que le garçon déguste des huîtres, l’une d’entre elles se met à lui parler, lui proposant d’échanger sa place contre celle de sa sœur.

Quel plaisir de retrouver la plume délicieusement déjantée d’Emilie Chazerand ! J’ai dévoré ce roman en un rien de temps, me délectant de chacun de ses rebondissements, riant grassement à chaque blague (autant dire à chaque page), et analysant tous les petits détails des illustrations de Joëlle Dreidemy. Comme pour leur précédente collaboration (La société des pépés à adopter), texte et images fonctionnent parfaitement ensemble, se complètent et se subliment. Comment j’ai changé ma sœur en huître est une perle humoristique que je ne peux que vous recommander.
Le pitch de départ est plutôt original, sans vraiment l’être non plus, mais Emilie Chazerand a poussé cette idée de Freaky Friday sauce fruits de mer jusqu’au bout, si ce n’est plus loin que nécessaire. Je vous mets au défi de ne pas rire, c’est tout simplement impossible. Les situations improbables s’enchaînent, il n’y a aucun temps mort, et la plume de l’autrice étant naturellement hilarante, nous avons droit à un cocktail explosif. Il y a quelques moments plus touchants, mais ils sont plutôt rares. Je crois que l’objectif de l’autrice n’était pas de toucher notre corde sensible.
En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvé sympathiques et plutôt attachants. Emilie Chazerand explore les liens entre frère et sœur avec une certaine justesse, on peut très (très) facilement se reconnaître dans certaines situations. Les parents de Germain et Judith sont complètement perchés, et j’avoue que ça ne m’aurait pas dérangé de les voir un peu plus (mais ils étaient trop occupés à passer un petit moment de qualité ensemble). Dans l’ensemble, le roman est complètement adapté à un public jeunesse.
En résumé, j’ai passé un excellent moment avec ce petit bijou d’humour. Merci Pépix, merci Emilie Chazerand, qui me confirme à chaque nouveau roman qu’elle est aujourd’hui une de mes autrices jeunesse favorites.
# Wilma la vampire, Chrysostome Gourio & Églantine Ceulemans
Dans le cimetière où Wilma et sa famille ont trouvé refuge après avoir été chassés des Carpates, on prépare Halloween avec enthousiasme. À l’école, tous les revenants ne parlent que de ça : Mordörhead, le plus grand groupe de rock du mooonde, vient donner son dernier concert juste de l’autre côté des murs. Alors quand Lemmy, le chanteur du groupe, meurt accidentellement, la jeune vampire solitaire et timide ne se laisse pas d’autre choix que d’aider ses nouveaux amis – Rufus le fantôme et Octave le zombie – à aller chercher son âme aux Enfers. Elle n’imagine pas toutes les embuches et les pièges qu’ils devront éviter en chemin afin que puisse avoir lieu le concert de la Mort !
Un autre petit roman jeunesse à lire pour Halloween, je suis vraiment trop aimable à vous donner des suggestions de lecture dix mois à l’avance comme ça (ou avec trois mois de retard, hum hum).
J’ai retrouvé avec graaaand plaisir la plume de Chrysostome Gourio ! Sa plume, mais aussi ses personnages… Car si l’héroïne est une petite nouvelle dans le cimetière, ses acolytes ne sont autres que Rufus et Octave, que nous (enfin, moi en tout cas) avons déjà rencontrés (et adorés) dans Rufus le fantôme (Pépix, 2017).
Nous embarquons dans une nouvelle aventure (qui peut se lire indépendamment de Rufus) aux côtés de ces petits monstres particulièrement attachants pour sauver le chanteur d’un groupe de rock qui devait se produire à côté de leur cimetière. Direction l’Enfer, où le parcours de nos jeunes héros ne sera pas de tout repos. Attachez vos ceintures, les rebondissements dans ce roman dynamique ne manquent pas. C’est mignon, original et drôle. Les personnages ne sont pas (plus) humains, mais ils ont (presque) les mêmes problèmes. L’auteur aborde la thématique de l’amitié, du déménagement et de tout ce qui en découle avec justesse, simplicité et tendresse. Les illustrations sont formidables, j’aime beaucoup le travail d’Églantine Ceulemans.
Je ne peux que vous recommander ce petit roman. Je vous mets au défi de ne pas vous attacher à ces adorables petits monstres !
# Mardy et Ozgo : le monde d’en-dessous, Marie Lenne-Fouquet & Marie Morelle
À l’orée d’une forêt, les chats d’un village disparaissent un à un. Cela suffit à piquer l’insatiable curiosité de Mardy, 10 ans, l’aîné fantasque aux cheveux verts d’une famille atypique installée récemment. Pour résoudre le mystère, le garçon sera assisté de son petit frère Ozgo, tout aussi original que lui, perpétuellement déguisé et résolument lunaire, ainsi que de leur sœur encore bébé, Petite. Leur quête les mènera jusque dans un monde souterrain peuplé de boules d’herbe parlantes et baveuses, les Ploozes, qui vivent sous le règne d’un… poireau. Mais oui, un poireau vivant, méchant, énorme et tyrannique. Ce dernier va s’emparer de Petite pour les besoins de son royaume, forçant les garçons à se lancer dans une aventure périlleuse pour récupérer leur petite sœur et aider les Ploozes à se libérer de l’oppression.
C’est la toute première fois que je lis un roman de Marie Lenne-Fouquet, et on peut dire que je ne suis pas déçue du voyage ! En même temps, un mystérieux royaume souterrain gouverné par un poireau despotique, peuplé de petits Ploozes qui kidnappent des chats… Comment ne pas l’être ?
J’ai tout de suite été charmée par cette fratrie haute en couleurs, par la plume dynamique et humoristique de l’autrice, par l’imagination dont regorge le récit. Impossible de s’ennuyer avec Mardy, Ozgo, et leur sœur Petite. Ce roman est un concentré de bonne humeur, d’action, de rebondissements, et de petits moments touchants. L’ensemble regorge d’originalité, que ce soit du côté des personnages ou de l’univers.
J’ai retrouvé avec plaisir les illustrations de Marie Morelle, qui sont toujours aussi sympathiques et drôles. Elles complètent à merveille le récit, lui donnant un côté encore plus ludique.
Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment de lecture, et je suis sûre que ce livre plaira à tous les jeunes lecteurs (et moins jeunes, mais la capacité des romans Pépix à combler petits et grands n’est plus à prouver).
Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui, je pense vous avoir présenté une belle brochette de romans jeunesse ! Je tiens à remercier les éditions Sarbacane pour l’envoi de ces livres. J’aime, j’adore, j’adule cette maison d’édition et c’est un réel plaisir de découvrir leurs publications chaque mois. Je reviens très vite vers vous pour vous parler du dernier tome du Journal de Gurty et du petit nouveau de Claire Renaud, mais aussi des romans publiés dans la collection Exprim’ (il y a, là aussi, quelques belles pépites dont je dois vous parler) !
N’hésitez pas à me dire quels romans vous tentent, et ceux que vous avez lu et qui vous ont plu (ou pas, mais sachez que j’en serais très déçue) !
La bisette !
Une réflexion sur “Les p’tites chroniques #3 – Édition spéciale Pépix !”