Coucou les paupiettes !
On se retrouve aujourd’hui pour parler d’un roman paru aux éditions 10/18 le 4 juillet 2019 et qui me faisait de l’œil depuis sa sortie (cette couverture !). Le poids du monde a été écrit par David Joy, jeune écrivain américain. Son prochain roman, Ce lien entre nous, devrait paraître aux éditions Sonatine dans les prochaines semaines. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre.
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Le poids du monde est un roman surprenant. Pas particulièrement original, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ça. Malgré le fait que David Joy revisite un sujet qui a déjà été largement exploré dans la littérature américaine, j’ai trouvé ce roman prenant et agréable à lire. La plume de l’auteur est fluide et efficace. Il se se perd pas dans de longues descriptions, et pourtant j’avais l’impression d’être à Little Canada. J’ai trouvé sa manière de dépeindre l’atmosphère, l’ambiance, particulièrement réussie. Et s’il ne s’étend pas sur les paysages, on visualise tout de même très bien le cadre dans lequel prend place l’histoire. Comme je le disais, une écriture efficace.
Il nous raconte l’histoire de deux jeunes hommes, Thad et Aiden, à qui la vie n’a pas fait de cadeaux. Et même lorsque la « chance » semble leur sourire, tout part à vau-l’eau. Alors que les deux jeunes ont grandi ensemble, se soutenant l’un l’autre dans la galère, ils sont à un point dans leur vie où ils ne veulent plus les mêmes choses. Aiden veut quitter cette ville, se reconstruire. Thad, traumatisé par son service en Afghanistan, se noie dans la drogue et l’alcool et refuse de partir. Un incident va venir perturber leur quotidien de manière radicale, violente (sachant que leur vie n’est déjà pas toute rose) et va accélérer ce qui semblait déjà inéluctable…
Pour être parfaitement honnête, je m’attendais à un roman drôle. A de l’humour bien noir. Ce n’est pas du tout le cas. L’histoire racontée par David Joy est sombre, triste, violente. Il décrit une société en crise par le biais de ses héros désœuvrés. On ne peut que s’attacher aux deux personnages principaux, malgré le fait qu’ils ne soient pas des gens particulièrement biens. On ne peut que ressentir de l’empathie à leur égard, de la pitié. On espère qu’ils vont s’en sortir tout en sachant que c’est impossible. Ils sont piégés dans un cercle vicieux, dans une relation qui les empêche l’un et l’autre d’avancer. Plusieurs autres personnages gravitent autour d’eux, notamment la mère de Thad, April. Cette dernière n’a pas eu une vie facile non plus mais elle apporte un peu de douceur à l’ensemble. C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé. Dans l’ensemble, je trouve que les différents personnages sont bien développés et intéressants.
En résumé, un roman qui n’a rien de révolutionnaire et qui explore une thématique déjà largement traitée dans la littérature américaine. Cependant, j’ai vraiment accroché à la plume de l’auteur, à sa manière de décrire ses personnages, à l’atmosphère qui se dégage de cette histoire. J’ai passé un très bon moment de lecture et je compte bien me pencher sur les autres romans de David Joy !
Alors, tentés ?
16/20
La bisette !
Une réflexion sur “Le poids du monde – David Joy.”