Coucou les paupiettes !
Aujourd’hui je vais vous parler de The Red Rat in Hollywood, un des derniers seinen publié par les éditions Vega. Le manga a été publié le 11 avril 2019 et le second tome sort ce mois-ci. Il s’agit d’un manga politique écrit par Yamamoto Osamu, artiste japonais connu en France pour L’orchestre des doigts, consacré au monde des sourds muets au début du XXème siècle au Japon. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre.
Après la Seconde Guerre mondiale, alors que la guerre froide s’intensifie, une purge anti-communistes éclate aux États-Unis. Le gouvernement américain dénonce tour à tour des personnalités hollywoodiennes parmi les plus célèbres.
Ce manga vous dévoile comment, à Hollywood, le milieu du cinéma a combattu l’impitoyable oppression du pouvoir.
Avec ce nouveau titre, les éditions Vega nous plongent dans un épisode de l’histoire des États-Unis absolument fascinant : la chasse des communistes durant la guerre froide. Vaste sujet qui n’est que vaguement abordé dans les programmes scolaires français. Je l’avais personnellement étudié en anglais européen (cours d’histoire-géo en anglais, je ne sais pas si ça se fait encore). Bref, un sujet captivant mais dont on ne connait que les grandes lignes finalement. J’étais curieuse de voir ce qu’en avait fait Osamu Yamamoto.
Il a choisi un angle très intéressant pour aborder cette sombre période : la traque des communistes au sein de l’industrie du cinéma. En 1938, la Chambre des représentants des USA crée une commission sur les « activités anti-américaines ». Cette dernière décide en 1947 d’enquêter sur l’influence du communisme sur les scénaristes, producteurs, réalisateurs hollywoodiens. Le FBI place dans le cadre de cette affaire une petite vingtaine de personnes sur écoute, ils sont surveillés de près et les renseignements récoltés sont ensuite fournis à la commission. Les accusés décident lors de leur procès d’invoquer le premier amendement de la constitution américaine, qui concerne la liberté d’expression, de la presse et le droit de se réunir pacifiquement. Ils sont soutenus par un groupe important de célébrités de l’époque comme Lauren Bacall, Gregory Peck, Franck Sinatra ou encore Audrey Hepburn.
C’est assez rare que je ne lise pas un manga d’une traite mais ce fut le cas pour The Red Rat in Hollywood. Pas parce que c’est mauvais, loin de là, mais parce qu’il m’a fallu le temps d’absorber, d’assimiler toutes les informations qui nous sont données. Il y a beaucoup de personnages (acteurs, politiques, réalisateurs, etc) mais l’auteur prend son temps et pose bien le cadre de l’histoire qu’il va nous raconter. Ce seinen est très factuel mais pas dépourvu d’action ou d’émotion. On découvre l’envers du décor, les courses poursuites, les chantages effectués par le FBI auprès de leurs informateurs. Lors du procès, on écoute/lit le point de vue des anti-communistes comme Walt Disney, l’un des supporters les plus connus du maccarthisme (bien que la chasse aux sorcières initiée par McCarthy ne débute que quelques années plus tard). On donne également la parole aux communistes, leurs réactions face à ces accusations, l’organisation de leur défense. On assiste à la création de ce groupe de soutien qui défend la liberté d’expression.
C’est un manga historique très dense mais très bien construit. Osamu Yamamoto aborde les faits dans le détail, ne laisse pas grand chose de côté et je trouve ça intéressant. Si vous cherchez un manga divertissant, celui-ci n’est probablement pas fait pour vous, mais c’est une lecture très enrichissante que je recommande à tous les passionnés d’histoire.
Je n’ai pas adoré les illustrations, plutôt rigides. Ceci dit, elles sont en accord avec le récit. Il y a des planches qui sont plus douces, celles consacrées aux scènes de tournage notamment. J’ai trouvé sympathique de voir représentées certaines scènes très célèbres comme celles de « Vacances Romaines » et de découvrir quelques petits secret de tournage. Certains personnages sont empreints de douceur et leurs traits sont plus arrondis, comme Audrey Hepburn par exemple. D’ailleurs, j’ai aimé le fait que les acteurs soient très reconnaissables. Petit bonus pour les fans de cinéma !
En résumé, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce seinen consacré à la chasse des communistes. On sent qu’il y a eu de la recherche, l’ensemble est bien documenté et le résultat est dense mais captivant. Maintenant que les bases sont posées, j’ai hâte de lire la suite et de découvrir la suite des événements, en espérant que l’on s’intéresse à certains personnages de manière un peu plus approfondie. Un manga qui plaira à tous les passionnés d’histoire et de cinéma !
Alors, tentés ?
16/20
La bisette !
Une réflexion sur “The Red Rat in Hollywood, tome 1 – Osamu Yamamoto.”