Coucou les paupiettes !
Ça fait longtemps que je n’ai pas participé au Top Ten Tuesday ! Les thèmes des dernières semaines ne me parlaient pas énormément, contrairement à celui du jour : les romans de moins de 150 pages. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez que j’ai les pavés en horreur. Au-delà de 450-500 pages, j’ai un blocage, allez savoir pourquoi. Il y a des exceptions, bien évidemment, mais dans l’ensemble je les fuis comme la peste. Pourtant, j’ai aussi du mal avec les romans trop courts. Pourquoi ? Parce que l’univers ou les personnages n’ont pas le temps d’être développés, tout va trop vite, je ressors frustrée. Et pourtant, il faut se méfier. Ces dernières années, je me suis laissée surprendre par des romans très courts qui m’ont véritablement soufflée. Beaucoup sont publiés aux éditions Alma, mais je vais essayer de vous proposer une sélection de livres de différentes maisons et de différents genres.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste un top 10 littéraire selon un thème prédéfini. Il a initialement été créé par The Broke and the Bookish et a ensuite été repris en français par le blog Frogzine !
Que diriez-vous d’un petit essai pour commencer ?
# Lettre à celle qui lit mes romances érotiques, et qui devrait arrêter tout de suite, Camille Emmanuelle. (133 pages)
Les romances érotiques se suivent et se ressemblent : la femme et l’homme répondent à des stéréotypes étriqués, leurs interactions sont autant simplistes que convenues et le désir féminin doit se cantonner à quelques clichés hyper réducteurs.
Quant aux maisons d’édition friandes de ce genre littéraire, qui séduit de plus en plus de lectrices, elles empruntent à la production industrielle ses méthodes et ses cadences. Saviez-vous que chaque personnage doit avoir une blessure secrète ? Qu’il y a des tapis en poils de bête sur lesquels il ne fait pas bon faire l’amour ? Que six jours peuvent suffire à écrire une romance ? Ou encore que chaque personnage a une « fiche » consignée sur un tableau Excel ?…
Camille Emmanuelle, qui a écrit sous pseudo une douzaine de romances érotiques, nous ouvre les portes de ce genre littéraire qui, à force de favoriser une sexualité normalisée, devient un obstacle à une réelle libération sexuelle de la femme. Avec la verve qui la caractérise, elle dénonce l’éternelle comédie qu’on veut, encore, faire jouer à l’homme et à la femme.
Un peu de jeunesse avec ça, mesdames et messieurs ?
# Les gardiens de la comète, Olivier Gay. (123 pages)
Emma, Hugo, Nathan et Océane découvrent une extra-terrestre dans la météorite qui a atterri près de chez eux. Elle est en danger. Elle leur demande de devenir ses gardiens. Ils acceptent de la protéger. En échange, elle leur donne des pouvoirs défiant l’imagination.
# Fantastique Maître Renard, Roald Dahl. (128 pages)
Dans la vallée, il y avait trois fermiers, éleveurs de volailles dodues… Le premier était gros et gourmand ; le deuxième était petit et bilieux ; le troisième était maigre et se nourrissait de cidre. Tous les trois étaient laids et méchants. Dans le bois qui surplombait la vallée vivaient Maître Renard, Dame Renard et leurs quatre renardeaux, affamés et malins…
# Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, Luis Sepulveda. (126 pages)
Une mouette mazoutée atterrit sur un balcon et, avant de mourir, confie l’œuf qu’elle vient de pondre à Zorbas, le chat de la maison. Il lui fait la promesse solennelle de protéger Afortunada, le poussin orphelin, et de lui apprendre à voler… Plutôt embarrassé par cette mission insolite, le matou va s’en acquitter avec l’aide des autres chats du port. Un ouvrage attachant, mêlant tendresse et humour, et qui, en quatre ans, est déjà devenu un classique.
# Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry. (120 pages)
J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait : … » S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! «
– Hein!
– Dessine-moi un mouton…
J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement.
Pour le plat de résistance, j’ai nommé : un assortiment de littérature historique et contemporaine, accompagné d’une salade d’humour !
# Mangez-le si vous voulez, Jean Teulé. (129 pages)
Nul n’est à l’abri de l’abominable. Nous sommes tous capables du pire ! Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune périgourdin, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. C’est un jeune homme plaisant, aimable et intelligent. Il compte acheter une génisse pour une voisine indigente et trouver un couvreur pour réparer le toit de la grange à un voisin sans ressources. Il veut également profiter de l’occasion pour promouvoir son projet d’assainissement des marais de la région.
Il arrive à quatorze heures à l’entrée de la foire. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l’aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé. Comment une telle horreur est-elle possible ? Comment une population paisible (certes angoissée par la guerre contre l’Allemagne et sous la menace d’une sécheresse exceptionnelle) peut-elle être saisie en quelques minutes par une telle frénésie barbare ? Au prétexte d’une phrase mal comprise et d’une accusation d’espionnage totalement infondée, six cents personnes tout à fait ordinaires vont pendant deux heures se livrer aux pires atrocités. Rares sont celles qui tenteront de s’interposer.
Avec une précision redoutable, Jean Teulé a reconstitué chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l’une des anecdotes les plus honteuses de l’Histoire du XIXe siècle en France.
# Tant bien que mal, Arnaud Dudek. (92 pages)
Un petit garçon rentre de l’école. Un homme portant une boucle d’oreille lui demande s’il peut l’aider à retrouver son chat. Il conduit une Ford Mondeo. La forêt est toute proche. Le petit garçon de sept ans est mort en partie ce soir-là. Il n’en dira rien à personne. Délicatement, Arnaud Dudek monte sur le ring. Il raconte comment vit et grandit un enfant violé. Comment il devient adulte, père. Et ce qu’il fait lorsque, vingt-trois après les faits, il reconnaît l’homme à sa voix.
# Comment maigrir sans rien manger ?, Bénédicte Voile et Coco. (149 pages)
« Les silhouettes plus que parfaites des top models vous laissent perplexe ? Vous sentez bien qu’on vous cache quelque chose…
Les stars ne se nourrissent-elles que de graines comme les hamsters ? Possèdent-elles une machine à faire fondre la cellulite ? Ont-elles une peau transgénique qui se régénère la nuit ?
Non, ce sont des femmes comme vous et moi. Une heure de maquillage minimum, un excellent photographe, une touche de Photoshop et vous pourriez vous aussi faire la couverture de Vogue ! Vous êtes donc normale.
En lisant ce (faux) guide, vous allez rire, déculpabiliser et surtout… vous aimer ! »
# Sans nouvelles de Gurb, Eduardo Mendoza. (125 pages)
« 16h.00 – J’entre dans une boutique. J’achète une cravate. Je l’essaye. Je conclus qu’elle me va bien et j’achète quatre-vingt-quatorze cravates pareilles.
17h.00 – J’entre dans une charcuterie et j’achète sept cents jambons fumés.
20h.00 – Je décide que l’argent ne fait pas le bonheur, je désintègre tout ce que j’ai acheté, et je continue ma promenade les mains dans les poches et le coeur léger. »
Gurb a disparu dans Barcelone, dissimulé sous les traits de Madonna. Précision : Gurb est un extraterrestre. Parti à sa recherche sous une apparence moins voyante, son coéquipier tient scrupuleusement le journal de ses observations. Une satire délirante et désopilante des mœurs de notre société…
Et en dessert, que diriez-vous d’une part de théâtre ?
# Antigone, Jean Anouilh (123 pages).
Antigone est la fille d’Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Après le suicide de Jocaste et l’exil d’Œdipe, les deux frères d’Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thèbes. Créon, frère de Jocaste et – à ce titre – nouveau roi, a décidé de n’offrir de sépulture qu’à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de traître. Il avertit par un édit que quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n’ose braver l’interdit et le cadavre de Polynice est abandonné à la chaleur et aux charognards.
Seule Antigone refuse cette situation. Malgré l’interdiction de son oncle, elle se rend plusieurs fois auprès du corps de son frère et tente de le recouvrir avec de la terre. Ismène, sa sœur, informée de sa décision, refuse de la suivre, craignant sa propre mort.
# Fin de partie, Samuel Beckett. (110 pages)
Pour Hamm, cloué dans son fauteuil à roulettes, les yeux fatigués derrière des lunettes noires, il ne reste plus qu’à tyranniser Clov. Alors qu’au fond de cet intérieur vide, les parents de Hamm finissent leur vie dans des poubelles, les deux héros répètent devant nous une journée visiblement habituelle. Ils dévident et étirent ensemble le temps qui les conduit vers une fin qui n’en finit pas, mais avec jeu et répartie, comme le feraient deux partenaires d’une ultime partie d’échecs. Ainsi, les mots triomphent, alors que les corps, dévastés et vieillis, se perdent. Hamm et Clov usent du langage comme d’un somptueux divertissement, en des échanges exaspérés et tendres. Beckett a su avec jubilation écrire le langage de la fin, une langue au bord du silence, qui s’effiloche et halète, transparente et sereine, dernier refuge de l’imagination.
Et vous, quels sont vos romans de moins de 150 pages préférés ?
La bisette !
J’ai très envie depuis longtemps de découvrir l’histoire de la mouette et du chat qui ne savait pas voler. Je crois que j’avais adoré le dessin animé petite. Pour ma part le meilleur pour moi c’est le petit prince ❤
Sinon j'aime beaucoup "Jade et les sacrés mystères de la vie" de François Garagnon ou encore "Oscar et la dame rose" d'Eric-Emmanuel Schmitt,
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J’adorais ce dessin animé aussi quand j’étais petite ❤ J'ai découvert assez tard que c'était adapté d'un roman mais j'ai beaucoup aimé m'y replonger 😀
Je n'ai pas encore lu Oscar et la dame rose et je ne connais pas Jade et les sacrés mystères de la vie, je me les note ! 😉
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C’est plutôt des romans « philosophiques » dans le style du Petit Prince, dans le sens où ce sont des enfants mis en scène, même si ce n’est pas aussi merveilleux que Le Petit Prince bien sûr ^^
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Oui c’est exactement ça ! Des sortes de contes 🙂
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Le Petit Prince ! ❤ Je me souviens avoir beaucoup aimé Antigone lors de ma lecture au collège ! 😉
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Je les ai relu plusieurs fois ces deux là et franchement je ne m’en lasse pas 😀
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Fin de partie… traumatisme de mon année de terminale hahaha
Je ne sais pas si je suis complètement passée à côté ou si je n’étais pas assez « mûre »….
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Haha c’est très particulier, il y a assez peu de personnes qui aiment x)
Moi ce qui m’a vraiment aidé à apprécier pleinement l’œuvre, c’est de voir la pièce au théâtre 🙂
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