Coucou les paupiettes !
Je vous propose de découvrir un roman que j’ai lu le week-end dernier. Sans mon ombre a été écrit par Edmonde Permingeat et publié aux éditions L’Archipel le 17 avril 2019, dans la collection Suspense. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre !
Alice a tué Célia, sa jumelle. Son reflet, un alter ego inversé dont elle enviait la vie de rêve. Alors que, célibataire, elle doit gagner sa vie en enseignant la philosophie, sa jumelle, épouse et mère comblée, mène l’existence oisive des riches, dans le luxe et un magnifique cadre de vie au bord de la mer. Mais la mort de Célia va permettre à Alice de prendre sa place.
Du moins le croit-elle. Car au « pays des merveilles », ce n’est pas le bonheur mais le désenchantement qui l’attend. La vie d’Alice de l’autre côté du miroir va tourner au cauchemar… jusqu’à lui faire réaliser, mais un peu tard, que le beau miroir était celui des alouettes…
Dès les premières pages, Edmonde Permingeat nous embarque dans l’histoire d’Alice, une jeune femme qui tue par accident sa sœur jumelle et qui décide de prendre sa place. Comme si de rien n’était, elle devient Célia et s’installe aux côtés de son mari et de ses deux filles. Elle pensait troquer sa vie de prof de philo libérée pour la petite vie parfaite de sa sœur mais elle va vite se rendre compte que les apparences sont trompeuses…
Je ressors très mitigée de cette lecture et ce pour plusieurs raisons. J’ai eu du mal à accrocher à la plume d’Edmonde Permingeat. L’ensemble est fluide, rythmé et plutôt prenant mais l’écriture soutenue « prout-prout-ma-chère » ce n’est pas mon truc du tout. Il y a un côté too much, un peu prétentieux. Chose assez déroutante, on passe parfois d’un extrême à l’autre. Le langage châtié laisse place à un enchaînement de mots d’une vulgarité sans nom, les insultes (parfois un peu désuètes, qu’on se le dise) fusent et on se demande alors si on a affaire aux mêmes personnages, au même roman.
Ces personnages, parlons-en. Dans la première partie, nous découvrons Alice. Prof de philo très indépendante, elle est jalouse de sa sœur jumelle depuis l’enfance. J’ai détesté cette femme, je vais être honnête. Je l’ai trouvé très condescendante, pleine de jugements. Elle se prend pour le centre du monde, meilleure que tout le monde. J’ai plusieurs fois été choquée par son comportement, j’ai vu en elle un prédateur. Dans la seconde partie, elle découvre le journal intime de Célia. C’est un personnage que j’ai trouvé plus intéressant, beaucoup plus touchant. Elle avait ses défauts également mais elle est plus attachante. Elle était entourée par beaucoup de personnes toxiques, mauvaises. Son mari, sa belle-mère, ses « amis », ils sont tous horribles.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai trouvé assez peu crédible. Alice prend la place de sa sœur alors que, finalement, elle connaissait très peu de choses sur sa vie. Personne ne semble se rendre compte que ce n’est plus la même femme alors que la brave Célia se met soudainement à cracher sur tout le monde et à citer Nietzsche et Kant à tout va alors qu’elle était limite considérée comme illettrée deux jours avant… Elle ne sait plus cuisiner, ne se laisse plus marcher sur les pieds, ne se souvient pas de ce que ses amis lui ont raconté la veille et ça ne choque personne. Moui. La ressemblance physique ne fait pas tout et l’héroïne ne fait pas énormément d’efforts pour cacher qui elle est vraiment. Certaines révélations faites dans le journal intime vont mettre Alice au pied du mur et, honnêtement, j’ai envie de dire bien fait pour elle. On récolte ce que l’on sème.
Ceci dit, comme je le disais un peu plus haut, j’ai tout de même lu le livre très rapidement. Bien que je n’adhère pas au comportement de l’héroïne, que l’histoire soit assez peu crédible, j’avais envie de savoir comment tout cela allait se terminer. J’avais envie de savoir à quel moment tout allait s’effondrer, que le corps de Célia referait surface, qu’elle ferait l’erreur de trop. J’ai trouvé intéressante la comparaison faite avec Alice au pays des merveilles / De l’autre côté du miroir qui peut être lue de plusieurs manières. La vie parfaite de sa sœur se révèle être un véritable cauchemar mais Edmonde Permingeat s’intéresse surtout à la question de la gémellité, de cette relation particulière qui n’est pas toujours fusionnelle.
En résumé, il y a du bon et du nettement moins bon dans ce roman. Je n’ai pas accroché à la plume d’Edmonde Permingeat et ses personnages sont difficiles à supporter mais son roman est prenant. Beaucoup d’éléments ne sont pas crédibles mais on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour savoir comment tout cela va se terminer. L’autrice pose un regard intéressant mais pas forcément nouveau sur la gémellité. Ce n’est pas un roman que je recommande particulièrement mais j’ai pu constater que globalement les avis étaient très positifs donc je suis peut-être juste complètement passée à côté. N’hésitez pas à vous faire un avis par vous-même (comme toujours) !
Alors, tentés ?
La bisette !