Une chambre à soi – Virginia Woolf.

Coucou les paupiettes !

Aujourd’hui, je vais vous donner mon avis sur un grand classique de la littérature féministe. Une chambre à soi, essai écrit par Virginia Woolf en 1929, a récemment été réédité dans une très belle édition collector aux éditions 10-18. L’occasion pour ceux qui ne l’ont jamais lu (comme par exemple Popcorn & Gibberish et moi-même) de s’y mettre sérieusement ! Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre.

« Je sais vous m’avez demandé de parler des femmes et du roman. Quel rapport, allez-vous me dire, existe-t-il entre ce sujet et une « chambre à soi » ?, interroge Virginia Woolf en ouverture d’une conférence sur le féminisme qu’elle dispensa aux étudiantes de l’université de Cambridge. Avec une irritation voilée d’ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu’à une époque toute récente, les femmes ont été savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, par voie de conséquence, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi. »

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En commençant l’essai, nous avons légèrement pris peur avec la copine Johanna. Virginia Woolf partait un peu dans tous les sens, il était difficile de saisir la raison de son ouvrage tant elle digressait pour se focaliser sur des choses qui paraissent de moindre importance. Finalement, j’ai été assez rapidement rassurée pour ma part car, dès le second chapitre, l’autrice nous explique l’objectif de son ouvrage, ce qu’elle va chercher à démontrer. Elle s’intéresse à la place des femmes dans la littérature et, plus globalement, sur la scène artistique.

Elle s’appuie ainsi sur les livres écrits par ses contemporains sur la femme, souvent par des hommes qui se focalisent sur la différence entre les deux sexes. Elle s’intéresse aux éléments qui font que les hommes ont plus de facilités à s’imposer dans la littérature comme ailleurs. Elle aborde la question des attentes, de l’éducation mais également des conditions de vie (mariage, enfants, etc). Elle explique ainsi que les femmes n’avaient pas le droit d’écrire (leurs correspondances comme leurs romans) ailleurs que dans le salon commun à tous les membres de la maisonnée. Difficile de se concentrer et de se laisser aller quand n’importe qui peut venir vous interrompre ou lire par-dessus votre épaule. Elle évoque également la question de l’identification. La différence femme/homme est tellement nette à l’époque que l’un ne trouve pas son compte dans les écrits de l’autre. Les critiques ont beaucoup de préjugés sur ce qu’une femme est capable d’écrire, estiment que ce sont des sujets futiles. Les femmes sont tellement limitées dans leurs déplacements qu’elles ont des difficultés à décrire le monde extérieur par exemple, et travaillent donc sur des sujets plus intimes, plus romantiques. Selon Virginia Woolf, il suffirait aux femmes de toucher une rente tous les ans et d’avoir une « chambre à soi » pour connaître le succès (pas seulement, certes, mais il s’agit d’une condition importante), ou au moins pour se lancer dans l’écriture d’un ouvrage sereinement.

Nous ressentons très facilement les sentiments de Virginia Woolf sur le sujet. Elle aborde certains aspects avec humour, d’autres avec irritation voire avec colère, notamment quand elle parle d’un auteur très reconnu qui estime que la femme la plus intelligente sera toujours en-dessous de l’homme le plus ignorant ou qu’une femme musicienne amuse autant qu’un chien qui marche sur ses pattes arrières. Oui, nous avons fait du chemin depuis mais les femmes ne sont toujours pas considérées de la même manière que les hommes dans le milieu culturel et artistique.

C’est une lecture intéressante et nécessaire. Elle nous rappelle que nous venons de loin et que c’est grâce à des femmes comme Virginia Woolf que nous avons aujourd’hui accès à une certaine reconnaissance et à des droits (presque) équivalents à ceux des hommes. L’autrice encourage les femmes à se battre, à se donner les moyens et à écrire ce qu’elles veulent, qu’elles en ont tout autant les capacités que les hommes. Elle soulève des questions importantes et nous offre un point de vue clair et détaillé. Elle rend hommage aux autrices qui ont marqué son époque comme Jane Austen ou les sœurs Brontë. Vraiment, ce livre très court nous offre beaucoup de choses et je vous encourage fortement à le lire !

Alors, tentés ?

La bisette !

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Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

10 réflexions au sujet de “Une chambre à soi – Virginia Woolf.”

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