Coucou les paupiettes !
Une chronique BD, ça vous dit ? Ça fait longtemps que nous n’avons pas parlé du neuvième art ! Je vous propose de découvrir From Black to White, une bande-dessinée publiée aux éditions Steinkis le 31 octobre 2018. Elle a été scénarisée par Louis (de son vrai nom Stéphane Louis) et illustrée par Clément Baloup. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre !
Curtis grandit à Harlem avec sa famille dans l’Amérique noire des années 1970. Dans ce coin ravagé de New York rien n’est donné, tout se gagne durement ou s’acquiert violemment. Fasciné par Michael Jackson, Curtis développe un don pour la danse qui l’amène bientôt à considérer une autre vie. Mais la star peut-elle rester son modèle ? Tiraillé entre sa fascination pour son idole et son combat pour les droits des Noirs, Curtis doit choisir: renier sa différence ou l’affirmer pour exister.
Dès les premières pages, nous rencontrons le jeune Curtis Ollis, petit dernier d’une fratrie de quatre enfants, fils de pasteur. Nous sommes au début des années 1960, ce sont les débuts des Jackson 5 mais aussi une période charnière pour l’Amérique noire. Curtis se découvre un don pour la danse et sa famille va tout mettre en œuvre pour qu’il suive les pas de Michael Jackson.
Nous suivons l’évolution de Curtis jusqu’en 2009, nous le regardons grandir, souffrir, trouver l’amour, faire carrière, toujours en dansant. Il rencontre le succès mais ne se sent pas forcément heureux. Nous le voyons prendre conscience de qui il est, de comment il est perçu par la société et se battre pour les droits des Noirs aux côtés de ses frères et de sa sœur. En parallèle, nous suivons l’évolution de son idole de jeunesse, Michael Jackson. Alors ce que ce dernier n’utilise pas sa notoriété au profit des droits des noirs, Curtis s’éloigne peu à peu de lui pour découvrir le hip-hop, de nouveaux musiciens, de nouveaux pas de danse mais surtout une nouvelle manière d’évacuer les tensions dans des quartiers comme Harlem ou Westside. La danse devient un refuge, pour lui et pour les jeunes de ces quartiers.
La bande-dessinée ne nous raconte pas seulement l’histoire de Curtis, elle nous raconte l’histoire d’une communauté des années 1960 jusqu’en 2009. Jusqu’au décès de Michael Jackson. Au travers de chaque étape de la vie de notre héros, les auteurs racontent l’histoire politique et musicale des États-Unis d’Amérique, des Black Panthers à Barack Obama en passant par Tupac, Prince et Marvin Gaye.
J’ai vraiment beaucoup aimé les illustrations de Clément Baloup. Les visages sont très expressifs, fascinants. Il y a beaucoup de mouvement dans cette bande-dessinée. On a l’impression de vivre en accéléré cinquante années de combats, de victoires et de défaites. Des fois, l’histoire s’arrête et nous avons droit à une illustration en pleine page avant qu’elle ne reparte de plus belle. Ces illustrations sont celles qui m’ont le plus marqué par leurs couleurs, leurs détails.
L’histoire en elle-même est très intéressante mais je pense qu’elle aurait gagné à être un peu plus étoffée. Nous passons assez rapidement d’un événement à un autre, d’une décennie à une autre. Nous survolons l’Histoire sans vraiment nous y attarder. Curtis est un personnage que j’ai aimé suivre, que j’ai aimé voir évoluer. Il s’est donné les moyens de réussir, de faire ce qu’il aimait. Il était soutenu par sa famille qui croyait en lui. Ses efforts ont payé et il a pu rester celui qu’il était, continuer à se battre pour ses croyances. Cette bande-dessinée illustre un très beau combat, une histoire touchante et importante. Maiiiis, quelques pages supplémentaires n’auraient pas été de trop.
Petit bonus : à la fin de l’ouvrage, vous pouvez trouver une frise chronologique allant de 1963 à 2009, retraçant l’histoire politique et musicale des USA (Michael Jackson, une carrière / Sur les ondes / La voix des noirs / Le bruit de l’époque). Riche et particulièrement intéressant.
En résumé, j’ai aimé cette bande-dessinée. Elle nous raconte l’histoire d’un jeune homme très intéressant tout en nous immergeant dans une période historique riche. Les illustrations sont formidables. Malgré le fait que l’ensemble aurait mérité quelques approfondissements, c’est une lecture que je vous recommande chaudement.
16/20
Alors, tentés ?
La bisette !
Oh, il me tente bien celui-ci *-*
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