Gros sur le cœur – Carène Ponte.

Coucou les paupiettes !

C’est la période des premières fois littéraires en cette fin d’année 2018. J’ai lu mon premier Harlan Coben, mais aussi mon premier Carène Ponte ! Les titres de l’autrice m’attirent depuis plusieurs années, notamment Avec des si et des peut-être ou encore Tu as promis que tu vivrais pour moi, mais je n’avais encore jamais sauté le pas. C’est désormais chose faite ! Gros sur le cœur est son dernier roman, publié aux éditions Michel Lafon Poche le 15 novembre 2018. Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier chaudement l’autrice pour l’envoi de son roman !

C’est l’histoire d’une adolescente sans doute un peu trop ronde, sans doute un peu trop fragile.
C’est l’histoire d’un nouveau lycée, des yeux qui dévisagent, des yeux qui jugent.
C’est l’histoire d’un professeur d’allemand qui séduit.
Mélissa, 17 ans, suit ses parents dans une nouvelle ville, un nouveau lycée.
Année de terminale sur la corde raide. Année charnière entre dégoût de soi, et renaissance.

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Comment ne pas craquer face à cette sublime couverture ? Le résumé a terminé de me convaincre, il me fallait absolument lire ce roman. Dans Gros sur le cœur, Carène Ponte aborde un sujet qui me parle, qui me touche personnellement et qui, je le sais, ne laisse personne indifférent. Dans ce roman court et particulièrement prenant, l’autrice nous parle du harcèlement scolaire.

Son héroïne, Mèl, est une jeune fille en rondeurs, drôle et intelligente. Elle a l’esprit vif mais, dans son malheur, fera quelques choix (très) regrettables. C’est un personnage très attachant, en qui je me suis parfois reconnue. Elle est à un âge où on découvre l’amour, la sexualité et où son rapport au corps est exacerbé. On se juge, on est impitoyable envers soi-même, on se fait du mal. C’est une période difficile pour une jeune femme, surtout à cette époque où l’on nous bombarde de photos de mannequins anorexiques qui prônent un art de vivre complètement ridicule, où les magazines nous imposent des starlettes conditionnées qui nous parlent de régimes dès l’âge de 15 ans. Ces images sont oppressantes, culpabilisantes. Elles ne nous offrent aucunement des modèles, on ne peut pas s’identifier à ces créatures irréelles. Elles détruisent l’estime de soi, poussent les femmes (jeunes et moins jeunes) à se camoufler, à se mettre en danger pour atteindre un idéal de beauté qui ne rime à rien. On se regarde dans le miroir et on se dégoûte. Cette pression est atroce, surtout lorsqu’on est au collège ou au lycée, à cet âge ingrat où l’on se permet de juger les autres et où les moqueries sont presque le seul langage employé dans les couloirs. A cet âge où on a pas encore appris à s’accepter, à s’aimer comme on est et à arrêter d’imaginer comment les autres nous voient. Les gens s’en foutent. J’ai compris bien plus tard que les gens s’en contre-carrent le haricot de nos grosses fesses. On se crée des complexes seul(e)s (et oui, les hommes aussi).

Rares sont les personnes qui, de nos jours, vous diront que leurs années collège ou lycée étaient les plus belles années de leur vie. Nous avons tous été, à un moment ou à un autre, sujet à des moqueries pour telle ou telle raison. C’est presque un rite de passage, une tradition qui peut laisser des graves séquelles. Le roman est préfacé par Marie Vareille, qui nous rappelle que ces « petits » mots « de rien du tout » ont poussé des jeunes enfants à se renfermer sur eux-mêmes, à la dépression voire au suicide.

Bref, je m’étale. Son père étant militaire, Mélissa déménage très souvent. Quand on est petit, on se fait de nouveaux amis facilement.. mais quand on arrive dans un nouveau lycée, les choses ne sont pas aussi aisées. Les personnages sont crédibles, réalistes et je peux comprendre que Mèl ne vive pas bien ce déménagement. Inconsciemment, elle se ferme aux autres, s’isole  et se retrouve seule face aux petites pestes qui vont lui mener la vie (très) dure. Heureusement qu’elle garde contact avec sa meilleure amie qui la soutient à distance, même si Mélissa ne lui dit pas tout. Certains passages m’ont choqué, je n’ai jamais vu les choses aller aussi loin personnellement mais je sais que c’est déjà arrivé. Je suis scandalisée par le manque de réaction du personnel enseignant, par le fait que les camarades de classe n’interviennent pas. Je trouve que Carène Ponte a traité le sujet avec justesse. C’est un beau roman, à la fois drôle, horrible et bouleversant. J’ai vraiment beaucoup aimé la plume de l’autrice. Il s’agit d’un roman plutôt destiné aux adolescents/jeunes adultes mais qui saura toucher le lecteur, peu importe l’âge. A mes yeux, c’est une lecture nécessaire car elle sensibilise les lecteurs à ce « phénomène » (cette hérésie) qu’est le harcèlement scolaire. Comme ils le disent si bien aux États-Unis, if you see something, say something !

Je m’éparpille beaucoup trop dans cette chronique. C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur (surtout depuis que j’ai travaillé en milieu scolaire et que j’ai vu le phénomène avec des yeux d’adulte) et je suis très satisfaite de la manière dont l’a traité Carène Ponte. Je vous recommande chaudement ce roman aux personnages touchants, au message important et dont la lecture est dynamique et fort agréable (c’est important aussi) !

18/20

Alors, tentés ?

La bisette !

Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

9 réflexions au sujet de “Gros sur le cœur – Carène Ponte.”

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