Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique – Balli Kaur Jaswal.

Coucou les paupiettes !

On se retrouve aujourd’hui pour une nouvelle chronique livresque. J’attendais ce titre depuis un petit moment et j’ai eu la chance de le découvrir en avant-première grâce aux éditions Belfond (merci à eux !). Je l’ai lu en lecture commune avec Johanna du blog Popcorn & GibberishLe Club des veuves qui aimaient la littérature érotique, écrit par Balli Kaur Jaswal, sort aujourd’hui en librairie et je vous conseille de vous le procurer au plus vite !

Âgée d’une vingtaine d’années, Nikki vient d’abandonner ses études et travaille dans un pub en attendant de trouver sa voie. Une émancipation peu courante pour une jeune femme sikh. Jusqu’au jour où, partie déposer une annonce au temple de Southall pour sa sœur en quête d’un mariage arrangé, Nikki tombe sur une étonnante offre d’emploi : on cherche une enseignante pour donner un cours de creative writing à un petit groupe de femmes siks. Elle aime lire, elle aime écrire, elle saute sur l’occasion.
Mais alors qu’elle pensait animer un atelier d’écriture à des apprentis auteurs, elle se retrouve face à une poignée de femmes majoritairement analphabètes, délicieusement déchaînées, bien décidées à parler d’érotisme et à partager leurs expériences amoureuses et familiales, souvent comiques, parfois bouleversantes, mais toujours pleines d’humanité…

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Comment ne pas être intrigué par ce titre ? Ces quelques mots nous promettent du rire, des larmes, de l’émotion, des personnages hauts en couleur. Je n’ai pas été déçue ! J’avoue que j’ai été légèrement surprise au début car je ne m’attendais pas à ce que l’héroïne soit si jeune (ben oui, j’avais pas lu le résumé et j’ai foncé tête baissée pardi). Cela dit, j’ai été embarquée dès les premières pages. L’écriture de Balli Kaur Jaswal est très plaisante, fluide, dynamique. Tout ce qu’on aime ! Sa plume est colorée, vivante et très cinématographique. Il y a matière ici à faire un film formidable, c’est moi qui vous le dis. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire de nombreux rapprochements avec le film Joue la comme Beckam, probablement car on retrouve ce profil de la jeune femme indienne moderne, qui a grandi en Angleterre, mais qui se heurte au traditionalisme de ses parents et qui cherche à s’émanciper, à faire ses propres choix.

Nikki est une jeune femme qui se cherche. Elle est sympathique, attachante, intelligente. C’est un personnage intéressant que j’ai adoré suivre tout au long du roman. Au fil des pages, on la voit évoluer au contact des veuves, questionner ses choix et son avenir. Elle pose également un nouveau regard sur ses propres relations, amoureuses et familiales. Les veuves sont formidables, elles m’auront beaucoup fait rire ! L’atelier d’écriture, qui était au départ une simple manière d’échapper à l’ennui, devient très rapidement une manière pour elles de s’exprimer sur leurs vies passées, notamment sur leurs mariages. Elles évoquent leurs relations intimes sans tabous et c’est très rafraichissant. Elles sont surprenantes, drôles mais aussi très touchantes. Pour la plupart, la vie ne leur a pas fait de cadeaux, mais elles ne s’avouent pas vaincues pour autant. J’ai, bien évidemment, détesté certains personnages et j’ai eu du mal à en cerner quelques uns, notamment Jason et Tarempal. Tous les personnages sont plus ou moins approfondis, j’aurai aimé en savoir un peu plus sur certains mais ça n’a aucunement gêné ma lecture.

L’histoire en elle-même est géniale, très originale. Ces femmes se lâchent complètement et vous surprendront à de multiples reprises avec leurs histoires érotiques. Cependant, l’auteure va plus loin que ça et évoque également dans son roman la place de la femme orientale dans les pays occidentaux. Nos héroïnes ont toutes grandi en Inde et sont venues chercher un avenir meilleur en Angleterre. Au travers de ses personnages, Balli Kaur Jaswal nous montre à quel point l’intégration de ces femmes est difficile. Elles sont souvent analphabètes, se sentent mises à l’écart et finissent par rester entre elles pour éviter de se faire humilier. L’auteure met aussi en lumière le poids des traditions pour cette communauté. C’est là un des petits défauts du roman, je trouve qu’elle n’est pas allée jusqu’au bout.. Les Frères, qui veillent au respect des traditions dans le temple (mais pas que visiblement), ne m’ont pas vraiment impressionné. Je m’attendais à ce qu’ils soient plus présents, plus menaçants. Le dénouement paraît un peu « facile ». On s’attendrait à ce que le fait que des veuves se regroupent pour écrire des nouvelles érotiques soit un peu moins bien reçu. Mais bon, ce n’est qu’un détail !

En résumé, ce roman est un petit bonbon. A la fois doux et piquant, drôle et touchant, vous ne risquez pas de vous ennuyer ! Les héroïnes sont très attachantes et c’est avec une pointe de regret que l’on referme ce roman feel-good. Je vous le recommande chaudement, à vous, vos amies, vos mamans, vos grand-mères : un très bon moment de lecture en perspective !

18/20

Alors, tentés ?

La chronique de mon petit Pop-Corn !

La bisette !

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Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

13 réflexions au sujet de “Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique – Balli Kaur Jaswal.”

    1. Tu devrais le lire, car il n’y a rien de « trop ». L’écriture de récit érotique n’est pas au centre du roman, c’est bien plus que cela. Et c’est fait sans vulgarité, en douceurs et avec poésie…

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    2. Honnêtement, je pense que ça ne devrait pas te gêner. Ce n’est pas de la pornographie, on est vraiment dans l’érotisme et il n’y a rien de choquant. Les récits sont plus dans la suggestion, tout en retenue.
      Et puis il y a toute une histoire autour qui n’a rien à voir avec les récits érotiques (ils ponctuent le récit) et qui vaut le détour 🙂

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