Coucou les paupiettes !
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un roman que j’ai dévoré le week-end dernier et qu’il faut absolument que vous lisiez aussi. Publié par Belfond en février 2018, Ce soir, on regardera les étoiles a été écrit par Ali Ehsani. Avant de vous parler plus en détails de ce livre, je pense qu’il est important que je vous présente l’auteur. En effet, ce roman est tiré d’une histoire vraie. Né à Kaboul en 1989, Ali a dû fuir l’Afghanistan en 1998 après la mort de ses parents. Durant cinq ans il fuit son pays natal en quête d’un avenir meilleur, traversant ainsi le Moyen-Orient jusqu’à atteindre les côtes italiennes. Aujourd’hui diplômé de droit, il vit toujours en Italie et s’investit auprès des écoles pour sensibiliser les jeunes sur la réalité du parcours des migrants. Ce premier roman a été coécrit avec Francesco Casolo, professeur d’histoire du cinéma et réalisateur. Je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre, c’était une très belle découverte !
La guerre, c’est le quotidien d’Alì, huit ans. Les rues de Kaboul englouties sous les tirs de mortier, les terrains de foot improvisés au milieu des décombres, le petit garçon est habitué. Mais un soir, au retour de l’école, c’est sa maison qui a disparu et, avec elle, ses parents. Sans famille ni argent, Alì et son grand-frère Mohammed prennent la route. Direction l’Iran, la Turquie, la Méditerranée, d’autres rives, à la recherche d’autres étoiles sous lesquelles trouver refuge. Cinq ans plus tard, Alì est devenu un adolescent. Un gamin de treize ans cramponné au châssis d’un poids lourd en partance pour l’Italie. Un jeune homme épuisé, qui rassemble ses forces pour fuir, toujours plus loin. Seul. Car Mohammed, son grand frère, son héros, s’est égaré en chemin… Qu’est-il arrivé ? Les deux garçons pourront-ils jamais tenir leur promesse d’être réunis, libres et heureux, sous les étoiles ?
Ce soir, on regardera les étoiles est un témoignage bouleversant. L’écriture d’Ali Ehsani est simple, percutante. J’ai eu l’impression de lire une longue lettre écrite à l’adresse de son frère, dans laquelle Ali lui rend hommage tout en l’informant qu’il a réussi, qu’il est sain et sauf. L’écriture de l’auteur évolue au fil des pages. Au début, on ressent toute l’innocence et la naïveté de l’enfant de 8 ans qu’il était à l’époque. Puis, au fur et à mesure, il grandit, il acquiert une certaine maturité, il perd cette innocence face à la dure réalité du parcours des migrants. Il y a un avant et un après Mohammed. On voit l’auteur grandir, évoluer et prendre conscience peu à peu de ce qu’il vit. Pas de détours, on rentre dès les premières pages dans le vif du sujet et je peux vous assurer qu’une fois lancé, il est difficile de s’arrêter. J’ai grandement apprécié le fait que l’auteur nous raconte son histoire aussi simplement, il ne cherche pas à s’attirer notre pitié ou à nous tirer des larmes.
On ne peut pas parler de personnages quand on sait que chaque personne croisée par Ali a réellement existé. Ce dernier est un jeune garçon particulièrement attachant. Les horreurs de la guerre l’ont amené à devenir un homme trop vite. On suit cette évolution. Quand on le rencontre, il est d’une naïveté touchante, il ne comprend pas ce qu’il se passe et peu à peu, face à la peur, la menace, il grandit. Cela dit, il ne perd jamais espoir, il fait preuve de beaucoup de courage afin d’atteindre son objectif. Mohammed, son grand frère, est un jeune homme courageux et protecteur, prêt à tout mettre en œuvre pour assurer un avenir meilleur à son frère. Sans vouloir trop rentrer dans les détails (il faut quand même que je vous laisse découvrir certaines choses par vous même), on rencontre énormément de personnes intéressantes, qui font un bout de chemin avec Ali et Mohammed. Je pense notamment à Bekir et à sa famille ou encore aux oncles Enaiah et Jamal, qui nous redonnent foi en l’humanité. On rencontre aussi des personnes détestables, qui nous permettent de saisir toute l’horreur de la condition de migrant.
Ali Ehsani nous livre un témoignage qui prend aux tripes. Vous n’en ressortirez certainement pas indemnes ! On se sent bien bête quand on se rend compte qu’à 12 ans, notre plus grand inquiétude était de savoir si on allait être invité à une boum alors que lui était accroché sous un camion à essayer de franchir une frontière. L’auteur nous parle de choses que les médias ont tendance à taire, notamment les conditions de vie dans les camps, les passeurs, la violence des hommes. Tout n’est pas malheur, il y a également quelques événements heureux dans ce livre, de belles rencontres surtout. L’auteur nous parle également des différences culturelles d’un pays à un autre, de la question de la censure… Bref, il s’agit d’un roman enrichissant d’un point de vue humain mais aussi d’un point de vue culturel.
Apparemment, une « suite » serait en préparation. Ali Ehsani et Francesco Casolo travailleraient sur l’installation de l’auteur à Rome, ses études et son intégration en tant que migrant dans une société qui ne les perçoit pas toujours (souvent, malheureusement) d’un très bon œil. Un court-métrage pourrait également être réalisé ! Personnellement, j’en ferai carrément un film. Il y a là beaucoup de potentiel.
En bref, merci beaucoup à Ali Ehsani pour ce témoignage important. Je vous recommande vraiment cet ouvrage car il met en avant une réalité qui nous est méconnue. Selon moi, il faut le mettre entre toutes les mains ! Ce soir, on regardera les étoiles est un roman magnifique, chargé en émotions et qu’il faut lire absolument.
19/20
Alors, tentés ?
La bisette !
Je note! Tu me tentes tjs trop ahaha!
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Haha je suis là pour ça :p
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