Premières lignes #4

Coucou les paupiettes !

J’ai récemment découvert sur le blog Ma Lecturothèque un rendez-vous qui m’a tout de suite plu : Premières lignes. Le principe est simple comme bonjour : chaque dimanche, je choisis un livre dans ma bibliothèque et je partage avec vous les premières lignes du récit ! Ça vous donnera peut-être envie de découvrir ce livre à votre tour.. Qui sait ?

Personnellement, je vais essayer de partager avec vous le début de mes lectures en cours ou des romans que j’ai déjà lu par le passé. Si vous l’avez lu également, ça nous permettra d’échanger à leur sujet !

Aujourd’hui, j’ai décidé de partager avec vous les premières lignes de ma prochaine lecture : Le joyau, écrit par Amy Ewing. Il s’agit d’un premier tome ! Repéré grâce à sa très belle couverture,  ça fait un long moment qu’il me fait envie… J’espère que je ne serai pas déçue par cette lecture !

couv69267510

1.

Aujourd’hui, Violet Lasting vit ses dernières heures. Demain, mon nom me sera repris, remplacé par un numéro de lot.
L’aube s’éveille. A cette heure, les rues du Marais baignent encore dans le silence. Un silence à peine troublé par le bruit des sabots d’un âne tirant une charrette à lait. Je rabats ma couverture et enfile ma robe de chambre. Bleu nuit, usée aux coudes, elle appartenait à ma mère. Avant, je nageais dedans ; les manches me couvraient les mains et l’ourlet traînait par terre. Mais j’ai grandi. A présent, elle est pile à ma taille. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. C’est l’une des rares choses qu’on m’a autorisée à emporter avec moi à Southgate. Je ne vais pas m’en plaindre, j’ai déjà de la chance d’avoir pu garder quelques objets de chez moi. Dans les trois autres instituts, le règlement est beaucoup plus strict. A Northgate, par exemple, les effets personnels sont rigoureusement interdits.
Je colle mon front contre la grille de la fenêtre – un ouvrage de ferronnerie en forme de rosier. A croire que ce motif floral suffirait à nous faire oublier le but premier de cet ouvrage : nous couper du monde.
Les premières lueurs du jour balaient les ruelles en terre battue, déposant sur le sol un voile nacré. Le Marais tire son nom des méandres des chemins qui le sillonnent et d’où émane une odeur nauséabonde de soufre. Tous les matériaux de construction – pierre, béton et asphalte – étaient jadis réservés à l’édification des cercles les plus riches de la Cité.
Mon cœur s’emballe dans ma poitrine, comme un ballet de papillons. Aujourd’hui, je vais revoir ma famille pour la première fois depuis quatre ans. Ma mère, mon frère Ochre et la petite Hazel – enfin, elle a dû beaucoup grandir depuis le temps. J’ignore s’ils attendent ce moment avec impatience. Peut-être qu’ils me considèrent aujourd’hui comme une étrangère. Tant de mois se sont écoulés depuis que j’ai intégré Southgate que je me demande parfois si je suis toujours la même. Par moments, j’en viens à oublier qui j’étais avant. Et s’ils ne me reconnaissaient pas, tout simplement ?
L’angoisse monte en moi tandis qu’à l’horizon le soleil apparaît derrière le Grand Mur, le rempart qui entoure la Cité solitaire et nous protège de l’océan, l’empêchant de nous engloutir. Le rempart qui nous maintient en sécurité, en vie. J’ai toujours préféré l’aurore au crépuscule. Elle symbolise à mes yeux un moment empli d’espoir. Un moment où le monde s’éveille dans une explosion de couleurs. Une palette chaude qui me ravive le cœur. Pourvu que j’ai l’occasion d’en contempler d’autres une fois dans le Joyau.
Si seulement je n’étais pas née mère porteuse.

Alors, intrigués ?

Est-ce que certains d’entre vous l’ont déjà lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

Publicité

Publié par

Ibidouu

Petite chose à la recherche d'un avenir.

12 réflexions au sujet de “Premières lignes #4”

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s