Coucou les dindons !
Lors de mon dernier séjour à Paris je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire grand chose à part le petit rat de bibliothèque. J’ai cependant bougé mon popotin pour faire une expo le samedi, et après mûre réflexion j’ai opté pour l’exposition consacrée à la photographe Bettina Rheims, à la Maison européenne de la photographie (entre Hôtel de Ville et Bastille pour les arrêts de métro, l’arrêt St Paul sur la ligne 1 si vous voulez vraiment tout savoir).
© Bettina Rheims
L’exposition regroupe environ 180 photographies sur trois étages, sous la forme de séries. Chaque série représente une nouvelle facette du travail de la photographe, où la femme est omniprésente. Elle revisite les codes de la féminité, elle questionne notre perception de la beauté, la notion d’identité. Si certaines séries paraissent provocantes (et elles le sont, on ressent parfois l’influence d’un certain Helmut Newton – mis à part le fait que chez Bettina Rheims, les femmes ne sont pas des objets), on constate sur chaque mur, sur chaque cimaise une grande recherche, que ce soit pour des travaux personnels ou des publicités. Elle a en effet travaillé pour plusieurs magazines de mode internationaux et des marques comme Chanel ou Lancôme.
© Bettina Rheims
L’exposition est surtout consacrée aux portraits qu’elle a pu réaliser tout au long de sa carrière. Ceux de célébrités (actrices majoritairement, vous pourrez y voir Kristin Scott Thomas, Tilda Swinton, Charlotte Rampling.. ou encore Kate Moss, Naomi Campbell, Gwen Stefani) mais aussi des portraits de détenues françaises par exemple. Cette série est une des dernières qu’elle a réalisé (en 2014 si je me souviens bien) et elle ne laisse pas de marbre. Tout comme la série réalisée autour de la question du genre (Gender Studies). Les photographies sont poignantes, chargées d’émotion, d’histoire, de vécu. Les regards de ses modèles racontent quelque chose de très fort.
La scénographie, très réussie, parvient à dégager les grandes idées de Bettina Rheims sur près de quarante ans. Les différentes séries s’articulent de façon magistrale, il est difficile de détourner le regard. Peu de mots me viennent suite à cette exposition. Je suis sortie de là un peu « sous le choc », troublée, sans mots à part « c’était trop bien ».
Si vous en avez l’occasion, courrez-y !
L’exposition se tient à la Maison européenne de la photographie jusqu’au 27 mars 2016. Ne tardez pas si vous voulez voir le magnifique travail de cette photographe !
Bettina parle de l’exposition sur Arte : ***
A bientôt !
Des bisous.
J’espère avoir le temps de la voir. Cela dit, j’ai vu son interview dans Tracks et je ne l’ai pas trouvé toujours très éloquente, en particulier la fin où elle entame les discussions avec les détenues pour leur demander si elles veulent participer.
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Alors, je suis tombée sur ça aussi hier soir sur Arte, mais juste à la fin.. Il faut que je regarde le replay. J’étais assez étonnée de la voir rester là comme deux ronds de flanc, pas vraiment capable de défendre son projet alors qu’une des détenues en face avait l’air partie pour un débat intéressant. Quand tu travailles sur l’image des femmes, tu viens « préparé », tu sais où tu vas, ce en quoi tu crois et t’es capable de défendre ton point de vue..
En tout cas l’exposition vaut vraiment le coup, elles sont plus « parlantes » haha.
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Oui, juste avant elle avait expliqué que c’était Robert Badinter qui insistait depuis longtemps pour qu’elle aille faire des photos en prison. Elle a fini par y aller, mais sans projet particulier. Ca a été accepté malgré sa justification qu’elle trouvait elle-même légère. Et là, face aux détenues, c’était flagrant qu’elle n’avait pas plus réfléchi à ce qu’elle voulait faire et pourquoi. Ca aurait été tellement facile de dire que c’était une occasion pour elles de faire quelque chose d’original, d’être mises en valeur (si elles acceptaient) pour une photo, voire de rappeler que même en prison elles étaient des êtres humains et des femmes. Après, la façon dont Bettina Rheims a amené ça prêtait justement le flanc aux critiques de la détenue. Et puis il faut savoir aussi quel usage sera fait des photos aussi : vu que souvent elles sont assez sexy ou dénudées, je comprends que ces femmes ne tiennent pas forcément à ce que les photos soient diffusées dans le monde entier… Elles sont assez objectifiées comme ça en prison. Et sans doute certaines l’ont été dans leur parcours. J’espère aussi qu’elles ont été rétribuées comme des modèles professionnels…
Enfin du coup, même si je trouve que ses photos sont magnifiques, le reportage qui était censé nous donner un éclairage sur la photographe ne m’a pas trop convaincue sur sa réflexion sur son travail…
Même si la séance avec la mannequin m’a fait penser que c’était dur de bosser avec des égocentriques de ce genre 😉
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Il faut vraiment que je regarde le replay haha. Dans l’exposition c’est justement ça qui est mis en avant quand on arrive au niveau de la série sur les détenues (enfin, il n’y a qu’une poignée de portraits mais c’est suffisant pour se faire une idée). Elle voulait mettre en avant le fait que bien qu’elles soient en prison elles étaient avant tout des femmes. Elle questionne la place de la féminité dans l’espace de la prison. Mais tout ça elle ne l’a pas dit dans le reportage, ça a dû lui venir après probablement. Ou alors c’est quelqu’un d’autre qui a écrit les cartels en regardant son travail. En tout cas, même si le projet est un peu mal amené dans le reportage, le résultat est très réussi !
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